Covid-19 : le gouvernement a-t-il misé sur une immunité "hybride" ?
La France mise-t-elle sur une immunisation naturelle chez les plus jeunes en laissant circuler le virus pour renforcer l'immunité procurée par la vaccination ?
Pas de confinement strict, pas de mesure pour casser la courbe épidémique, pas de renforcement du protocole sanitaire dans les écoles, et un virus qui continue à circuler de plus en plus activement, avec près de 30 000 nouvelles contaminations chaque jour en moyenne ces derniers jours.
En ne choisissant pas de confiner strictement alors que la vaccination doit s'accélérer à partir du mois d'avril, la stratégie du gouvernement face au Covid interroge.
La France mise-t-elle sur une immunisation naturelle chez les plus jeunes en laissant circuler le virus pour renforcer l'immunité procurée par la vaccination ?
Pas de confinement strict, pas de mesure pour casser la courbe épidémique, pas de renforcement du protocole sanitaire dans les écoles, et un virus qui continue à circuler de plus en plus activement, avec près de 30 000 nouvelles contaminations chaque jour en moyenne ces derniers jours.
En ne choisissant pas de confiner strictement alors que la vaccination doit s'accélérer à partir du mois d'avril, la stratégie du gouvernement face au Covid interroge.
Plusieurs pays européens ont procédé à un durcissement des mesures voire un confinement pour diminuer la circulation du virus avant de débuter une vaccination massive. Face à une hausse des cas, l'Italie se reconfine région par région, l'Allemagne prolonge ses restrictions, tandis qu'Israël et le Royaume-Uni ont mené une campagne de vaccination massive durant un strict confinement pour faire diminuer le nombre de cas.
Le Portugal, qui se prépare à une accélération de la vaccination, a fortement réduit le nombre de nouveaux cas à la faveur d'un confinement strict depuis le début d'année.
Alors que la France enregistre un nombre d'infection supérieur à ses voisins, aucune mesure de confinement strict n'est prise, ce qui interroge sur la stratégie de l'exécutif pour sortir de la crise sanitaire.
"On se demande si on ne laisse pas volontairement le virus circuler chez les jeunes"
"Quand on voit les mesures prises dernièrement, on peut se demander si l'exécutif n'a pas sciemment décidé de laisser circuler le virus chez les plus jeunes, qui sont moins à risque de faire des formes graves, afin d'avoir une immunité naturelle qui viendrait compléter l'immunité apportée par la vaccination", s'interroge Michaël Rochoy, docteur en épidémiologie.
Une stratégie qui pourrait avoir été choisie face à la lenteur vaccinale, contrainte notamment par le faible nombre de doses livrées, estimait Éric Caumes, le 22 mars sur RMC. "On parle de l'immunité vaccinale mais à la vitesse ou on avance, on est pas prêt de l'obtenir. On ne parle pas du tout de l'immunité naturelle car je pense que ce n'est pas politiquement correct de dire qu'on laisse circuler le virus, mais c'est le choix qui a été fait", explique le chef du service des maladies infectieuses à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Une immunisation hybride, vaccinale pour les plus fragiles et les plus âgés, et naturelle pour les plus jeunes, pas encore ciblés par le vaccin qui en s'infectant vont s'immuniser.