Communiqué des AE:L'Egypte refuse la politique éthiopienne du fait acquis
Commentant les déclarations du ministre éthiopien des
Affaires étrangères et de l'Irrigation lors de la conférence tenue à
Addis-Abeba mercredi, à l'occasion du 10e anniversaire du lancement du barrage
de la Renaissance éthiopienne, l'Ambassadeur Ahmed Hafez, porte-parole du
ministère des Affaires étrangères, a déclaré que ces déclarations confirmaient
l'intention de l'Éthiopie d'achever le remplissage du grand barrage de la
Renaissance éthiopienne même si aucun accord n'est signé sur les règles de
remplissage et d'exploitation du barrage, lit-on sur la page du ministère des
Affaires Etrangères.
Cela révèle une fois de plus l'intention et le désir de
l'Éthiopie d'imposer un fait accompli aux deux pays en aval, ce que l'Égypte rejette
catégoriquement en raison de la menace qu’il représente pour les intérêts des
peuples égyptien et soudanais et de l'impact de ces mesures unilatérales sur la
sécurité et la stabilité dans la région.
Le porte-parole a ajouté qu'il était regrettable que les
responsables éthiopiens utilisent le langage de la souveraineté dans leurs
conversations sur l'exploitation des ressources d'un fleuve qui traverse les
frontières, car les fleuves internationaux sont une propriété commune des États
riverains et il n'est pas permis d'étendre sa souveraineté ou chercher à les
monopoliser.
Il devait plutôt utiliser ces
ressources naturelles pour servir les peuples des pays qui les partagent sur la
base des règles du droit international, dont les plus importants sont les
principes de coopération, d'équité et de non- préjudice.
Le porte-parole a également indiqué que les déclarations
éthiopiennes ont été publiées à un moment où la République démocratique du
Congo qui a assumé la présidence de l'Union africaine, déploie des efforts
appréciables pour relancer la voie des négociations et parvenir à un accord
avant la prochaine saison des inondations. Ce qui reflète l'absence de volonté
politique auprès de la partie éthiopienne de négocier afin de parvenir à un
règlement de la crise du barrage de la Renaissance.
Et d'ajouter que l'Égypte et le Soudan ont souligné
l'importance d'une participation active de la communauté internationale aux
négociations menées par la République démocratique du Congo à travers un
quatuor international qui comprend les États-Unis, l'Union européenne et les
Nations Unies, afin d'assurer l'efficacité du processus de négociation et
d'aider les trois pays à parvenir à un accord sur le Barrage de la Renaissance
dans les mois à venir.