En Libye, le chef du gouvernement de transition Abdelhamid Dbeibah a prêté serment
Le Premier ministre libyen Abdelhamid Dbeibah, chargé
d'organiser la transition jusqu'aux élections prévues en décembre, a
prêté serment lundi au siège provisoire du Parlement, dans la ville de
Tobrouk. Le 5 février, il avait été désigné Premier ministre par intérim
par 75 responsables libyens sous l'égide de l'ONU.
Le Premier ministre Abdelhamid Dbeibah,
qui doit gérer la transition en Libye jusqu'aux élections prévues en décembre,
a prêté serment, lundi 15 mars, plus d'un mois après sa désignation dans le
cadre d'un processus politique parrainé par
l'ONU pour
sortir le pays d'une décennie de chaos.
Abdelhamid Dbeibah et
ses ministres ont juré "de préserver l'unité, la sécurité et l'intégrité"
de la Libye, lors de cette cérémonie au siège provisoire du Parlement, installé
en 2014 dans la ville portuaire de Tobrouk située à quelque 1 300 kilomètres à
l'est de la capitale Tripoli.
Les députés ont commencé à
rejoindre la salle vers 11 h (9 h GMT), en attendant l'arrivée de l'avion
présidentiel en provenance de Misrata, ville située dans l'ouest du pays.
Plusieurs ambassadeurs
ainsi que le président du Parlement, Aguila Saleh, ont assisté à la cérémonie,
alors qu'un important dispositif de sécurité était déployé dans la ville.
Ce qui représente la
concrétisation d'une percée politique sans précédent depuis 2014 devait
initialement se tenir à Benghazi, berceau de la révolte ayant entraîné la chute du
régime de Mouammar Kadhafi en 2011, avant d'être délocalisée
à Tobrouk pour des considérations "logistiques".
Après des années d'impasse
dans un pays divisé en deux camps (l'un à l'est, l'autre à l'ouest),
Abdelhamid Dbeibah, 61 ans, a été désigné Premier ministre par intérim le
5 février par 75 responsables libyens de tous bords réunis à Genève sous
l'égide de l'ONU, en même temps qu'un Conseil présidentiel de trois membres.
Un gouvernement
"représentatif de tous les Libyens"
Son gouvernement d'unité
nationale a obtenu mercredi un vote de confiance "historique" des
députés.
Il remplace aussi bien le
Gouvernement d'union nationale (GNA) de Fayez al-Sarraj, installé en 2016 dans
l'Ouest et reconnu par l'ONU, que le cabinet parallèle d'Abdallah al-Theni (non
reconnu par la communauté internationale), basé dans la Cyrénaïque, région
contrôlée de facto par les forces du maréchal Khalifa Haftar. Fayez al-Sarraj et
Abdallah al-Theni étaient absents lors de la cérémonie.
Il est chargé d'unifier les
institutions du pays et d'assurer la transition jusqu'aux élections du 24
décembre, date à laquelle sa mission devrait théoriquement prendre fin.
Se voulant
"représentatif de tous les Libyens", le gouvernement Dbeibah est
composé de deux vice-Premiers ministres, 26 ministres et six ministres d'État.
Cinq ministères dont deux
régaliens, les Affaires étrangères et la Justice, ont été attribués à des
femmes, une première pour ce pays de quelque 7 millions d'habitants.
Abdelhamid Dbeibah, un
notable de la cité portuaire et marchande de Misrata, sans ligne idéologique
claire, était surtout connu pour avoir occupé des postes à responsabilité sous
Kadhafi. Réputé proche de la Turquie, il faisait figure d'outsider face à
des caciques de la politique locale libyenne aux réunions de Genève, où des
soupçons de corruption ont entaché le processus ayant permis sa désignation.