La “badawiya”, confrérie sans méthode fondée par un qutb légendaire, dont les adeptes se comptent par millions
Sarah Rachad
Le mouled
d’as-Sayyed al-Badawi, attire chaque année un nombre immense de gens, qui se
dirigent vers Tanta pour commémorer la naissance d’un des qutbs (pôles) soufis
et le fondateur de la confrérie Ahmadiyya (l’une des confréries les plus
importantes d’Egypte).
A son propos, le
professeur de philosophie islamique de l’Université du Canal de Suez, Dr Amer
an-Naggar, dit dans son livre « les confréries soufies en Egypte…
Naissance, système et pionniers » : « Il est vrai qu’Ahmad
al-Badawi n’a pas laissé beaucoup d’œuvres, mais ce qu’il a laissé de plus
beau, c’est sa ligne de conduite ». Cela a été confirmé par l’ex-cheikh
d’al-Azhar, Abdel Halim Mahmoud.
Et de fait, l’école
soufie fondée par al-Badawi n’est pas tant basée sur la théorisation
intellectuelle que sur l’éducation des disciples. C’est d’ailleurs ce point
qu’exploitent ses détracteurs pour affirmer qu’al-Badawi n’a pas fondé de
méthode soufie sérieuse, mais que son prestige auprès de ses adeptes était lié
à des prodiges qu’ils ont inventés après sa mort.
Quoi qu’il en
soit, la confrérie badawiyya reste une réalité vivante fondée sur un petit
nombre d’ouvrages attribués à son fondateur et sur quelques prodiges provenant
sans doute de l’imagination populaire.