La vie de l’âme : célébration des pionniers mondiaux de la musicothérapie
Al-Bawwaba News célèbre les maîtres mondiaux de la musicothérapie, à l’occasion de la Journée mondiale de la musicothérapieorganisée le 1er mars de chaque année par l’Union internationale de la musique. Aujourd’hui, le monde de la musicothérapie célèbre les musicothérapeutes partout dans le monde, et montre comment la musique offre une méthode pour rendre la vie meilleure et plus épanouissante. De nombreuses personnes considèrent la musique comme une langue internationale, car le remède qui l’utilise est enraciné dans l’histoire, et de nombreuses civilisations ont utilisé son impact sur la santé des gens.
Au cours de l’histoire, la musique a prouvé qu’elle était un moyen efficace de satisfaire les besoins physiques, cognitifs, sociaux et émotionnels des enfants, des personnes âgées et des handicapés. Ceux qui sont atteints de paralysie cérébrale, d’autisme, de difficultés d’apprentissage et d’autres types d’handicaps voient beaucoup de profits à être traités par la musique. Et en général, la musicothérapie comprend le chant, l’écoute de la musique, la composition musicale et le fait de jouer des instruments de musique. Les études ont montré que la musicothérapie est efficace pour renforcer le mouvement, fournir des moyens de communication, et d’expression des sentiments. Les musicothérapeutes offrent ce type de traitement, et ils espèrent un accroissement de l’intérêt pour lui… Les musicothérapeutes doivent être titulaires d’une licence et offrent leurs services dans divers milieux, ils se rendent dans les écoles, les hôpitaux, les maisons de retraite et même chez des particuliers.
Le succès de la musicothérapie dans certaines écoles a permis de l’intégrer dans les programmes éducatifs individuels.
La musique aide les enfants dans leur éducation individuelle à développer leur aptitude au rythme et au mouvement, outre l’augmentation de leurs capacités à la mémorisation. La musicothérapie encourage aussi les enfants à un bon comportement et chasse l’énervement et l’inquiétude. Notons que la Fédération internationale de musicothérapie (WFMT) a lancé la Journée mondiale de la musicothérapie en 2016.
Dr Rihab al-Guibali : les psychiatres utilisent la musicothérapie depuis les années soixante-dix.
Dr Rihab al-Guibali, qui est la présidente et la fondatrice de l’Association nationale de musicothérapie à Tunis, affirme : « la musicothérapie est un traitement qui utilise tous les types et composantes de la musique, pour améliorer la santé mentale, physique, psychologique et spirituelle de l’individu. Et ce domaine a joui de l’intérêt des psychiatres et des psychologues à Tunis depuis 1970.
J’ai contribué à la première expérience de musicothérapie au département d’oncologie d’une clinique spécialisée dans ce domaine à Tunis, et j’ai présenté une nouvelle façon de traitement par la musique pour des gens traités en chimiothérapie, fondé sur les techniques de relaxation. Puis nous avons fondé Dr AchrafKamon et moi-même en 2014 l’Association nationale de musicothérapie pour renforcer ses techniques comme médecine alternative.
Dr Hamda Farahat : la musique soigne les troubles psychosomatiques et relationnels et résout les problèmes d’apprentissage.
Dr Hamda Farahat, président de l’Association libanaise de musicothérapie, affirme : « Notre but est d’améliorer la vie des gens de tous âges, par le biais de la musique, et de développer les traitements en soignant les malades qui peuvent l’être, les troubles psychosomatiques et relationnels, et de résoudre les problèmes d’apprentissage.
J’ai commencé à travailler comme musicothérapeute dans ma clinique privée du village de Beit Chama en 2006, alors que je préparais mon Doctorat, à l’Université Lyon 2 : « La musique comme médiation thérapeutique dans le traitement de la dépression ».
Notons que Dr Farahat est professeur à l’Université libanaise dans les facultés de lettres et de médecine, département de psychologie, elle supervise des thèses de Magistères et coordonne la formation des étudiants en psychologie.
Nabila Mikhaïl : il n’y a pas de contradiction entre la musique et la science
La professeure à la Faculté d’éducation musicale a affirmé qu’il n’y a pas de contradiction entre la musique et la science, et les scientifiques ont été les premiers à découvrir les possibilités de la musique et son impact sur l’homme. La musicothérapie consiste à réguler le rythme du mouvement dans le corps vivant par le biais des ondes musicales, soit en provoquant la relaxation utile dans de nombreux cas de maladies, soit en réalisant un certain degré d’adéquation entre la respiration et la vitesse du pouls, car l’homme et la musique sont tous deux régulés par le rythme, et si celui-ci est perturbé, cela provoque le chaos.
Ghada Abdelrahim : je pratique des instruments de musique depuis mon enfance et je vise à diffuser la musicothérapie en Egypte
Dr Ghada Abdelrahim, présidente de l’Association égyptienne de musicothérapie (en cours de fondation), et professeur de psychologie musicale à l’Université du Caire, et membre de l’Association britannique de musicothérapie, affirme :
« Je pratique depuis mon enfance le violon et le piano, puis j’ai renforcé mes dons en étudiant la musique à la Faculté d’éducation qualitative de l’Université du Caire ». Et comme elle aime se distinguer des autres, elle s’est ouvert de nouveaux horizons dans d’autres domaines. Elle a été influencée par la musique de Beethoven et de Mozart, entre autres, et elle a fini par comprendre le vrai sens de la musique, et son rôle dans la réforme des sociétés, et elle a pu créer de nouvelles formes de traitement par l’art à travers la musique.
Son goût par la musique s’est reflété dans sa vie. Elle dit : J’ai lu sur l’influence de la musique sur l’âme humaine et j’ai été surprise d’apprendre qu’elle avait un impact sur l’homme depuis l’aube des temps. Ainsi, l’homme primitif était influencé par les bruits de la nature, et les Pharaons avaient un art raffiné, qui s’est manifesté avec la harpe et le tambourin, et lorsque les rois tombaient malades, ils faisaient venir des musiciens, car ils croyaient que la musique chassait les mauvais esprits du corps.
Et d’ajouter : « Au Moyen-Age puis à l’époque islamique, les Arabes jouaient du luth pour chasser l’énergie négative et la tristesse. Et après la seconde guerre mondiale, les musiciens de rues visitaient les hôpitaux pour alléger la souffrance des blessés de guerre, et c’est là qu’est née l’idée de la musicothérapie, et une Ligue a été fondée dans ce but ».
Ghada considère que le lien entre la psychologie et la musique est étroit, et la psychologie musicale a donné naissance à la musicothérapie. Et de poursuivre : « J’ai découvert qu’il y a 400 universités dans le monde qui ont cette spécialité, dont Oxford, Cambridge et Harvard, et la musicothérapie est utilisée avec les animaux, les plantes et les hommes, et pour ces derniers, elle est utilisée dans les écoles, les maisons de retraite, les orphelinats et les organisations caritatives ».
Ghada a contribué à guérir la dépression, les maladies liées à l’hypertension, Alzheimer, le cancer, ainsi que l’hyperactivité, les difficultés de lecture et d’apprentissage, l’autisme, et elle a sauvé des groupes d’enfants réfugiés et d’enfants des rues, et les études ont prouvé que la musique guérissait la maladie d’Alzheimer.
Elle explique : « Nous avons commencé sous la direction de Dr Nabila Mikhaïl, professeur d’éducation musicale, qui a défié son mari, médecin généraliste, par le traitement des malades par la musique. Et elle a préparé une étude sur la question et a réussi à prouver son point de vue. Quant à Dr Amal Sadek, elle a fait des traductions sur la mesure de l’impact de la musique sur la créativité de l’enfant, et elle a aussi prouvé cela. Mais tous ces efforts n’étaient pas encore unifiés sous un même vocable à ce moment-là ».
Et de poursuivre : « Après avoir obtenu mon diplôme, j’ai refusé de travailler comme assistante et j’ai obtenu un Magistère en éducation, et de nouvelles spécialités ont été créées comme la psychologie musicale et j’ai été la première chercheuse à obtenir un doctorat dans ce domaine, et mon rêve s’est réalisé ».
Puis Ghada a correspondu avec une professeure d’Harvard pour approfondir cette étude en Egypte, et a fondé la Ligue arabe de musicothérapie, dont de nombreux Egyptiens sont devenus membres, ainsi que des citoyens de Palestine, du Liban, de Tunisie et du Koweït, dans le but de convaincre les gens d’utiliser ce remède.
Concernant ses projets d’avenir, elle dit : « J’ai pensé entrer en contact avec le Conseil national de la maternité et de l’enfance, et avec l’Unicef, pour utiliser la musique pour traiter le harcèlement et fournir un soutien psychologique par la musique ».
Elle travaille aussi au premier site électronique spécialisé dans cette science, pour convaincre les gens de l’importance de la musique dans le traitement des maladies et l’amélioration du comportement, et elle espère créer une académie propre à cette science.