Des professeurs de 3 pays évoquent l'avenir de la musicothérapie
«Al Bawaba News» célèbre chaque année les professeurs de musicothérapie, à l'occasion de la Journée mondiale de la musicothérapie, qui a été fixée par la Fédération mondiale des musiciens au 1er mars de chaque année.
La Journée mondiale de la musicothérapie met en lumière les musicothérapeutes du monde entier. Elle montre comment la musique permet de rendre la vie meilleure et plus épanouissante. Beaucoup de gens se réfèrent à la musique comme un langage universel, son traitement est enraciné dans l'histoire et de nombreuses civilisations en ont été témoins et ont cru en son utilisation et à son effet curatif sur les humains.
Dr Rihab El-Jebali, présidente et fondatrice de l'Association Nationale de Musicothérapie en Tunisie, déclare : La musicothérapie est «une forme de thérapie qui utilise tous les types et composants de la musique pour améliorer la santé mentale, physique, psychologique et spirituelle de l'individu» (El-Jebali 2020). «Ce domaine a retenu l'attention des psychiatres et des spécialistes en psychologie clinique en Tunisie depuis 1970».
«J'ai également établi la première expérience de musicothérapie dans le service d'oncologie du cancer dans une clinique spécialisée dans ce domaine en Tunisie et présenté une nouvelle méthode de musicothérapie avec des personnes venues pour la chimiothérapie, basée sur des techniques de relaxation, du son et de l'imagerie guidée. (El-Jebali 2012)», a-t-elle poursuivi.
«Puis nous avons créé, Dr Aschraf Kamoun et moi depuis 2014, l'Association Nationale de Musicothérapie pour valoriser ses techniques, telles que la médecine alternative et la thérapie complémentaire, pour développer la recherche et encadrer les chercheurs dans ce domaine et travailler pour promouvoir la musicothérapie en Tunisie et à l'étranger. Plus l'utilisation de la musicothérapie pour les personnes à besoins spécifiques», a-t-elle ajouté.
«L'Association Nationale de Musicothérapie a organisé plusieurs conférences, colloques, sessions de formation et ateliers pratiques en musicothérapie pour les personnes ayant des besoins spécifiques, en partenariat avec des institutions nationales et internationales.
En janvier 2020, l'Association Nationale de Musicothérapie a signé un accord de partenariat avec le ministère de la Santé pour intégrer la musicothérapie dans tous les services de soins et hôpitaux publics et privés de la République tunisienne.
Et en mars 2020, nous avons créé le premier centre de musicothérapie et des services thérapeutiques de Tunisie baptisé Centre Harmony de musicothérapie et des services thérapeutiques».
Dr Hamda Farhat, présidente de l'Association Libanaise de Musicothérapie, souligne : "Notre objectif pour l'être humain où que nous soyons est d'améliorer la qualité de vie pour tous les âges grâce à la musique, cette bénédiction qui nous est offerte est de développer des traitements et s'efforcer de guérir les maladies et les troubles psychologiques, physiques et relationnels, réhabiliter ceux qui en ont besoin et résoudre les problèmes d'apprentissage".
Et d'ajouter : "J'ai commencé à travailler comme musicothérapeute en tant que médiateur dans ma clinique privée du village de Beit Shama en 2006 pendant la période de préparation de la thèse de doctorat, qui était sous la supervision du professeur Dr Yves Morhain à l'Université Lyon 2 et du Professeur Dr Christine Nassar au Liban, intitulée La Musique Comme Médiation Thérapeutique dans le Traitement de la Dépression".
Quant à Dr Ghada Abdel Rahim, présidente de l'Association Egyptienne de Musicothérapie "en cours de création", également professeur de psychologie musicale à l'Université du Caire et membre de l'Association Britannique de Musicothérapie, elle a dit : "Avec le temps, en particulier au Moyen Âge puis à l'époque islamique, les Arabes jouaient du Oud pour se libérer de l'énergie négative et de la tristesse, puis des cérémonies de "zar" sont apparues, et après la Seconde Guerre mondiale, des artistes de rue visitaient les hôpitaux pour soulager les blessés de guerre, et c'est à partir de là que l'idée de la musicothérapie est née. Une association a été d'ailleurs créée à cet effet.
Dr Ghada estime que la relation entre la psychologie et la musique est très intime se classant au premier degré, car la psychologie musicale est un dérivé de la musicothérapie.
«J'ai découvert, a-t-elle poursuivi, qu'il y a 400 universités dans le monde qui incluent cette spécialité, y compris Oxford, Cambridge et Harvard, qui utilisent la musicothérapie des animaux, des plantes et des humains, et ce dernier type est utilisé dans les écoles, les maisons pour personnes âgées, les orphelinats et les institutions caritatives".
"Nous avons commencé avec Dr Nabila Mikhail, professeur d'éducation musicale, qui a mis au défi son mari, médecin interne, de traiter les patients avec de la musique. En effet, elle a préparé des recherches sur cela et a réussi à prouver son point de vue. Quant à la professeure Aamal Sadeq, elle a préparé des traductions pour mesurer la capacité de la musique dans la créativité de l'enfant et a elle aussi réussi à prouver cela. Sauf que toute cette jurisprudence ne relevait pas d'une appellation spécifique en Egypte à cette époque", a-t-elle expliqué.
Et de poursuivre : "Après avoir obtenu mon diplôme, j'ai refusé de travailler en tant que professeur assistant et j'ai obtenu un magistère en éducation, grâce à mon insistance sur la spécialisation. En effet, une liste de nouvelles spécialisations a été publiée, incluant la Psychologie de l'éducation musicale et j'ai été le premier chercheur à obtenir un doctorat dans ce domaine et mon rêve est devenu une réalité".
A propos de ses futurs projets, Dr Ghada Abdel Rahim affirme : "Je pense communiquer avec le Conseil National de l'Enfance et de la Maternité ainsi qu'avec l'UNICEF, utiliser la musique pour traiter l'intimidation et apporter un soutien psychologique à travers la musique pour adoucir les comportements".
