Publié par CEMO Centre - Paris
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L'Arabie Saoudite violemment bousculée par Joe Biden

dimanche 28/février/2021 - 09:31
La Reference
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Un pas de plus vers de nouvelles sanctions ? C'est déjà un séisme dans les relations bilatérales jusqu'à présent très étroites entre les Etats-Unis et l'Arabie Saoudite. Sans aller jusqu'à la rupture, Washington a intimé à son plus proche allié au Moyen Orient de ne plus menacer ou attaquer des dissidents à la suite du meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Un meurtre approuvé par le prince héritier Mohammed ben Salmane, selon la CIA.

Jusqu'où iront les Etats-Unis dans le recalibrage de leurs relations jusqu'à présent très étroites avec l'Arabie Saoudite ? C'est la fin de la période de bienveillance vis-à-vis d'un allié important mais trop turbulent, selon les nouveaux critères de l'administration Biden. Après la fin du soutien américain à la coalition saoudienne au Yémen en rupture avec la diplomatie de Donald Trump, Joe Biden bouscule déjà les équilibres des alliances régionales et redessine la stratégie des Etats-Unis au Moyen Orient. Le président américain s'attaque désormais à l'affaire Khashoggi en mettant directement en cause le prince héritier Mohammed ben Salmane dans ce meurtre. Pour autant, sa marge de manoeuvre est étroite : il ne peut se permettre de rompre avec Ryad avant de s'attaquer aux grands dossiers régionaux comme l'accord nucléaire avec l'Iran ou le processus de paix israélo-arabe.

Toutefois, Joe Biden continue de mettre la pression maximale sur Ryad. Il a fait savoir samedi qu'une annonce serait faite lundi sur l'Arabie saoudite en lien avec le rapport des services de renseignement américains affirmant que Mohammed ben Salmane avait approuvé le meurtre du journaliste Jamal Khashoggi. Interrogé au sujet d'éventuelles mesures de représailles contre le prince, Joe Biden a répondu : "Il y aura une annonce lundi sur ce que nous allons faire avec l'Arabie saoudite en général".  En décidant de déclassifier le rapport, Joe Biden entend "recalibrer" les relations entre Ryad et Washington. Son interlocuteur sera désormais le roi Salman, et non plus le prince héritier comme le faisait l'administration Trump.

Les dénégations de Ryad

Selon un rapport de la CIA déclassifié vendredi par la Maison blanche, Mohammed ben Salman a approuvé l'opération visant à capturer ou tuer le journaliste Jamal Khashoggi. L'administration de Donald Trump avait refusé de rendre public le rapport de la CIA et de mettre publiquement en cause Mohammed ben Salman. Le dissident saoudien exilé aux Etats-Unis, qui écrivait une tribune dans le Washington Post, a été assassiné le 2 octobre 2018 à l'intérieur du consulat d'Arabie saoudite à Istanbul. Son corps, démembré, n'a jamais été retrouvé.

Les autorités de Ryad ont à nouveau nié toute responsabilité dans cet assassinat et traduit en justice des responsables subalternes accusés d'avoir agi de leur propre initiative. Le ministère des Affaires étrangères a rejeté dans un communiqué les conclusions "injustifiées et inexactes" du rapport américain. Mais le service de renseignement américain conclut pourtant que le prince héritier ne pouvait pas ne pas être au courant de cette opération.


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