Touché par balles à l'abdomen, Luca Attanasio a été évacué vers l'hôpital des Nations unies, à Goma. "Notre ambassadeur est mort de ses blessures par balles", déplore la Repubblica. Deux autres personnes ont été tuées dans l'attaque : le garde du corps de l'ambassadeur, Vittorio Iacovacci, et un chauffeur congolais du PAM. Des personnes voyageant avec la délégation ont également été blessées. Selon le PAM, la délégation devait visiter un programme d'alimentation scolaire à Rutshuru lorsque l'attaque a eu lieu.
Une zone dangereuse
Pour le Messaggero, il s'agirait d'une tentative d'enlèvement. Le convoi traversait l'une des zones les plus dangereuses d'Afrique, la province du Nord-Kivu, à la frontière avec Rwanda. Des centaines de milices y sévissent, rappelle le Corriere della Serra. A proximité des lieux du drame, se trouvent les fiefs de la rébellion hutu rwandaise FDLR et des milices hutu congolaises Nyatura. Des rebelles congolais du M-23 sont également localisés dans la zone, selon un expert du Baromètre sécuritaire du Kivu (KST).
La dernière attaque en date remonte à début janvier, quand six rangers ont été tués dans le parc des Virunga, célèbre pour ses gorilles.
Une enquête en cours
Pourquoi n'avait-il pas d'escorte militaire, s'interroge alors le média Il Foglio ? Rome a promis de faire la lumière sur cette attaque. Une équipe de carabiniers anti-terroriste sera envoyée sur place, nous apprend Il Reformista. Le président italien Sergio Mattarella a dénoncé une "attaque lâche". "C'est avec peine et beaucoup de tristesse" que nous avons appris "le décès du jeune ambassadeur italien ici chez nous", a déclaré la ministre congolaise des Affaires étrangères Marie-Thérèse Tumba Nzeza. "Le gouvernement de mon pays mettra tout en œuvre pour découvrir qui est à la base de cet ignoble meurtre", a-t-elle ajouté.
Les rebelles hutus rwandais de Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) ont déjà nié être les auteurs de l'attaque, tout en pointant la responsabilité de l'armée congolaise et rwandaise.
Luca Attanasio est le deuxième ambassadeur européen en fonction tué par balles en RDC, après le Français Philippe Bernard, tué le 28 janvier 1993 lors d'émeutes qui avaient conduit à des pillages à Kinshasa, sous le règne de l'ex-président Mobutu Sese Seko.