Extrémisme au Sahel : Le Mali veut négocier avec les terroristes… Une solution unilatérale qui suscite la polémique
Le gouvernement du Mali a annoncé la création d'un organe pour entamer des discussions avec les groupes terroristes dans le pays, malgré les objections de la France, moins d'une semaine après le sommet du Sahel sur la situation dans la région.
La France, qui compte cinq mille soldats au Mali, avait précédemment indiqué son objection à négocier avec des groupes extrémistes qui n'ont pas signé l'accord de paix de 2015, qu'elle considère comme un cadre pour restaurer la stabilité dans le nord du Mali.
La France est à la recherche d'une stratégie de retrait, après l'intervention dans l'opération anti-terroriste dans la région du Sahel, y compris au Mali, cette intervention qui lui a coûté des milliards et la vie de 55 soldats français.
L'ex-président déchu du Mali, Ibrahim Boubacar Keita, avait déclaré il y a un an que son gouvernement était prêt à négocier avec des extrémistes affiliés à Al-Qaïda.
A ce sujet, Ambroise Dakouo de l'ARGA, un Centre de recherche, dit que la solution militaire au Mali pour lutter contre le terrorisme n'est pas la bonne solution, mais que nous devons plutôt être ouverts au dialogue avec les groupes extrémistes afin de contenir la situation et contrôler le terrorisme dans notre pays.
Dakouo a souligné que les missions des soldats étrangers envoyés pour soutenir les forces gouvernementales maliennes à éliminer les groupes extrémistes qui contrôlaient le nord en 2012 avaient échoué.
De son côté, le professeur Kissima Gakou, un criminologue spécialisé dans les questions de sécurité à l'Université de Bamako au Mali, a déclaré qu'il y a un religieux nommé Dicko jouissant d'un prestige qui le qualifie pour jouer le rôle de médiateur auprès des leaders des extrémistes, d'autant plus qu'ils voient en lui des valeurs qui leur donnent confiance et qui lui permettent d'interagir avec eux.