. Israël et Émirats : lune de miel dans le Golfe
Depuis la signature de l’accord de paix entre Israël et les Émirats arabes unis, le 15 septembre 2020 sur la pelouse de la Maison Blanche, la normalisation des relations entre les deux nations avance très vite. Des accords bilatéraux se sont multipliés depuis dans de nombreux domaines : tourisme, commerce, transport, banques, éducation, sport, etc. Le premier consulat israélien à Dubaï a même ouvert début 2021.
Grâce à la mise en place de liaisons aériennes directes, les Émirats arabes unis connaissent un afflux de touristes israéliens. Certains Israéliens ont même déjà organisé des bar-mitsvah ou des mariages dans les grands hôtels de Dubaï, où l’on trouve les premiers restaurants avec des menus casher. "Je suis impressionné par Dubaï, avoue Ilan Studman, consul d’Israël à Dubaï. Par la propreté des lieux, par la gentillesse des gens. Tout le monde est amical avec moi. Pour moi, c’est très émouvant d'être si bien accueilli dans un pays arabe."
C'est une paix "chaleureuse", décrit Alex Peterfreund, co-fondateur du Conseil juif des Émirats. "On sent qu'il y a beaucoup d'interactions, je vois des groupes se former entre jeunes émiratis et jeunes israéliens, dans le domaine de la culture, des affaires, du sport". Un projet de construction de synagogue est en cours de développement, explique Alex Peterfreund. Il permettra d'avoir une mosquée, une église et une synagogue réunies sur une même zone.
Perspectives de business
Les businessmen israéliens regardent les Émirats avec appétit car Dubaï est une porte grande ouverte sur les affaires du monde. "Ma priorité c’est d’abord de développer le business", confirme le consul d’Israël à Dubaï Ilan Studman. Depuis la signature de l’accord, les échanges commerciaux ont dépassé la barre du milliard de dihrams (environ 250 millions d’euros) malgré la crise sanitaire qui ralentit le rythme.
Côté émirati, on attend également beaucoup de ces nouveaux champs de coopération. "Pour nous, ces indications et ce potentiel sont très importants. Qu’il s’agisse des coopérations dans les technologies, dans les affaires, les investissements, dans la santé, l’agriculture, etc", liste Anouar Gargash, vice-ministre des Affaires étrangères des Émirats arabes unis.
Les Émirats attendent également beaucoup de ces coopérations dans les domaines de l'armement et de la sécurité."Nous insistons sur le fait que ce n’est pas un accord géostratégique. Cela n’a rien à voir avec l’Iran", tient à rassurer Anouar Gargash. Les deux pays ont pourtant en commun une obsession de l'Iran, qu'ils considèrent comme une menace à la stabilité régionale.