Le niveau faible de sécurité et la violence vident les centres de vote à présidentielle du Cameroun
Ahmad Lamloum
Les électeurs
camerounais sont appelés aux urnes, ce dimanche 07 octobre, le cadre de l’élection
présidentielle à laquelle participe le président Paul Biya qui dirige le pays depuis 1982 et qui espère
briguer un 7e mandat d’affilé. Le correspondant du ‘’The Gardian’’ britannique
en Afrique de l’ouest rapporte que l’affluence
aux bureaux de vote est très faible à cause du niveau très fable des mesures de
sécurité qui ont été prises et l’escalade de la violence dans les régions
anglophones du nord-ouest et du sud-ouest camerounais.
Un mouvement sécessionniste
dans ces régions a déjà fait des milliers de morts et des déplacés internes et
externes vers le Nigeria voisin. Les sécessionnistes avaient promis, ce samedi,
de perturber le scrutin présidentiel dans leurs zones où habitent 5 millions de
personnes, près de 1/5e de la population totale du Cameroun.
Plusieurs électeurs
ont confié au journal ‘’The Gardian’’ qu’ils ont peur d’aller effectuer leur
devoir de citoyen à l’instar de la jeune étudiante de 23 ans Sheymane Naguime
qui s’interroge :’’Comment aller voter alors qu’on n’est pas sûr d’être en
sécurité lors de l’opération ?’’
Dans l’extrême-nord
du pays, c’est la secte islamiste Boko Haram qui perpétue des attaques
terroristes de temps en temps à la frontière avec le Nigeria. Ce qui a poussé
l’armée camerounaise à creuser une tranchée de plusieurs mètres de profondeur
et des centaines de mètres de longueur
afin d’empêcher aux combattants de Boko Haram de franchir la frontière, comme
l’a affirmé le Colonel Douray, des Forces de la lutte antiterroriste qui
assimile la tranchée à la Grande muraille de Chine.
Mais malgré cela, les
attaques de la secte terroriste n’ont pas, pour autant totalement cessé et,
c’est pour plusieurs raisons comme le souligne un des chefs traditionnels de la
région du sud-ouest dans son entretien avec ‘’La Référence’’ : « les
efforts déployés jusque-là ne sont pas suffisants. L’armée est divisée entre la
lutte contre les éléments de Boko Horam au nord et les combattants
sécessionnistes dans les régions anglophones. Ce qui affecte son efficacité.» a-t-il
déclaré avant d’ajouter « la crise économique
que traverse le pays met en colère les populations et l’augmentation de la pauvreté favorise la pénétration
et l’expansion de Boko Harm dans le pays.»