Publié par CEMO Centre - Paris
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Covid-19 : aux Émirats, on vaccine à tour de bras

vendredi 12/février/2021 - 02:58
La Reference
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La Croix : Plus de 3 millions de doses du vaccin contre le Covid-19 ont été administrées aux Émirats arabes unis depuis le début de l’année. Le pays a fait le choix du vaccin développé par le laboratoire chinois Sinopharm et espère ainsi atteindre l’immunité collective au plus vite.

L’attente est longue. Au centre des expositions de la ville émirienne de Charjah, reconverti en immense site de vaccination depuis le début de l‘année, il faut compter deux à trois heures pour recevoir une dose du sérum contre le Covid-19. Le flux est continu. Certaines entreprises envoient même leurs employés par bus entiers. « C’est comme ça de 8 heures à 22 heures. Ça n’arrête jamais », raconte l’infirmier Ammar Youssef.
Aux Émirats arabes unis, 100 000 personnes sont vaccinées en moyenne chaque jour depuis le début de cette campagne massive, lancée le mois dernier. Les autorités espèrent d’ailleurs vacciner la moitié de la population d’ici à mars 2021. Un objectif largement concevable, puisque dans ce pays de moins de 10 millions d’habitants, 3,5 millions de doses ont déjà été administrées. La monarchie est d’ailleurs le deuxième pays au monde où l’on vaccine le plus en proportion de la population.

Le choix du vaccin chinois

Mais, contrairement à quatre de ses voisins du Golfe, dont l’Arabie saoudite, les Émirats n’ont pas fait le choix unique des vaccins européens et américains. Tout comme le royaume de Bahreïn, Abu Dhabi a en effet privilégié le vaccin développé par le laboratoire chinois Sinopharm. La mise sur le marché de ce produit, dont l’efficacité est estimée à 86 %, a été approuvée par les autorités locales en décembre dernier, avant même que le gouvernement chinois n’ait validé son utilisation pour le grand public.

En plus d’être gratuit, ce vaccin est aussi accessible sans considération d’âge, ni de santé sur tout le territoire des Émirats. Seule une carte de résidence valide doit être présentée lors de la vaccination. « Si nous parvenons à immuniser un bon pourcentage de la population, cela va nous permettre avec l’aide de Dieu d’abaisser les restrictions sanitaires », explique le docteur Haifa Hamad Fares, chargée de programme au ministère de la santé.

Les familles royales se sont affichées sur les réseaux sociaux pour encourager le reste de la population à se faire vacciner. Ali al Ahli, un ressortissant émirien, n’a donc pas hésité à le faire. « Nous suivons les décisions de nos dirigeants », explique-t-il. Et ce quarantenaire encore groggy de la dose du vaccin qu‘il vient de recevoir poursuit : « Si je ne le fais pas, ce n’est bon ni pour moi, ni pour l‘économie de mon pays ».

Relancer l’économie et le tourisme

Car pour relancer l’économie, la plus diversifiée de la région, l’émirat de Dubaï a notamment décidé d’ouvrir ses frontières aux touristes internationaux. À la fin de 2020, le taux d’occupation dans les hôtels de Dubaï était d’ailleurs quasiment similaire à celui de décembre 2019. Or, depuis cette période, le nombre de nouveaux cas positifs au Covid-19 enregistré par les autorités a quasiment doublé. Depuis la fin janvier, ce chiffre s’affiche autour des 3 000 contaminations par jour.

La vaccination est donc bien plus qu’un enjeu sanitaire aux Émirats. « Plus vous vaccinez, plus vous réduisez le nombre de cas localement, et plus vous êtes en mesure d’attirer davantage de touristes qui se sentiront en sécurité », explique Scott Livermore, économiste en chef chargé du Moyen-Orient au sein du cabinet d’études Oxford Economics.

Pour atteindre au plus vite l’immunité collective, les Émirats ont même annoncé avoir conclu un accord avec le laboratoire Sinopharm pour fabriquer localement le vaccin.

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