L'armée égyptienne dans l'idéologie des Frères musulmans
Doaa Imam
Le concept de ce qui est ''la nation'' a suscité de profondes
divergences entre les Frères musulmans et l'armée égyptienne pour qui, le
soldat doit mourir pour son pays alors que la Confrérie cherche à déstabiliser
l'armée et à créer des entités secrètes parallèles car celle-ci les empêchent
d'accéder au pouvoir.
''La Technique militaire'' (Al Faniyya al askariya) et ''les combattants
d'avant-garde'' (Al Talaae al Moatila)
La victoire des armées égyptiennes et syriennes contre Israël, sans aucun
rôle des Frères, a poussé ces derniers à fomenter des plans en vue de se venger
de l'armée. Ainsi, le collège technique militaire a été attaqué par les éléments
de l'organisation de ''Saleh Sariya'' en avril 1974. Apres l'arrestation de ces
terroristes, ils ont dévoilé l'implication de Zeynab Ghazali qui fut aussi arrêtée.
À Matariya le palestinien Saleh Sariya profitant de la déroute du juin
1967 a fondé la première organisation djihadiste armée en Egypte:
l'Organisation de la Technique militaire.
En Syrie, Marwane Hadid, influencé par Sayed Qutb, fonde ''les
combattants d'avant-garde'' (Al Talaae al Moatila).Hadid meurt en prison en
1976
En guise de représailles, ses disciples attaquèrent une école
d'artillerie à Alep, tuant plus de 80 étudiants.
Malgré un déni total des liens entre l'organisation de la Technique militaire
et la Confrérie des Frères musulmans, Wikileaks dévoile en 2013 des
correspondances de l'ambassadeur américain au Caire, relatives aux contacts
entre les deux groupes.
Les absents
Les islamistes n'ont de cesse de se trouver des prétextes pour expliquer
leur absence à la guerre d'octobre. D'aucuns disent que c'est parce que les
leaders croupissaient dans les prisons égyptiennes, d'autres parce qu'ils étaient
encore étudiants ou encore parce qu'ils organisaient la résistance populaire à
Suez.
La visite de Sadate à la Knesset en 1977 est perçue par les islamistes
comme un scandale, une honte qu'il faut à tout prix supprimer.
En 2012, le président islamiste Mohammad Morsi a organisé au stade du
Caire, sa première commémoration de la victoire d'octobre sans la présence du Maréchal
Tantawi et du Chef d'Etat-major Hami Anane mais en présence de Tarek Al
Zoumour, leader de la Gamaa al islamiya, provoquant une vive colère populaire.
Tarek Abu Saad rappelle que l'histoire des Frères musulmans est truffée
de mensonges. Les leaders de la Confrérie se sont fabriqué des biographies où
on les voit jouer des rôles dans la guerre d'octobre et la guerre de Palestine
de 1948.