Daech et l'extrême droite en Europe et aux Etats-Unis
Historiquement, les schémas du terrorisme de droite en Europe et aux Etats-Unis ne se recoupent guère, et les racines idéologiques de l'extrémisme de droite diffèrent considérablement d'un continent à l'autre.
L'extrême droite américaine a toujours été composée d'un mélange instable de fanatiques blancs et de néo-alliés méprisant le gouvernement fédéral.
A l'inverse, les extrémistes de droite en Europe sont plus mobiles, et historiquement, le fascisme européen souffre des craintes conspiratrices du déclin civilisationnel, et la suprématie blanche est certainement une composante importante de l'idéologie d'extrême droite européenne, mais elle est distincte de celle américaine dans ses racines nazies tangibles.
Cependant, les indications terroristes de la dernière décennie reflètent une tendance étrange: non seulement les taux de terrorisme d'extrême droite augmentent fortement en Europe et aux Etats-Unis, mais ces taux augmentent avec une synchronie étonnante. Le directeur du FBI, Christopher Wray, a déclaré au Congrès début février 2020 que les extrémistes à motivation raciste sont «la plus grande menace à laquelle nous sommes confrontés de la part des extrémistes violents locaux».
Et la ministre allemande de la Justice, Christine Lambrecht, a quant à elle déclaré l'année dernière que le terrorisme d'extrême droite "est la plus grande menace pour notre démocratie en ce moment".
Aux Etats-Unis et en Europe, les extrémistes de droite sont suffisamment ouverts pour se considérer comme engagés dans un conflit transfrontalier.
Le terroriste norvégien Anders Breivik, qui a tué 77 personnes en 2011, a été cité par d'innombrables assaillants dans le monde comme source d'inspiration. Il était l'auteur de la double fusillade de Hanau, en Allemagne, en février 2020, qui a tué 11 personnes. Il avait, dans le passé, publié des vidéos sur les réseaux sociaux, s'adressant spécifiquement aux Américains dans l'espoir d'atteindre un public mondial.
