Publié par CEMO Centre - Paris
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Libye-Syrie-Yémen : après le printemps, le chaos

jeudi 28/janvier/2021 - 09:01
La Reference
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Dix ans après les révolutions arabes, «Libération» tire le bilan. Aujourd’hui, trois pays dont les espoirs de renouveau démocratique ont été balayés par la guerre civile et le jihadisme.

Le printemps des peuples arabes est loin d’avoir été partout radieux. Souvent, il a été suivi par un hiver rigoureux, comme en Egypte où la contre-révolution a triomphé (lire Libération du 13 janvier). Parfois aussi, de ce «clair-obscur» entre «un vieux monde qui se meurt et le nouveau monde qui tarde à apparaître, ont surgi les monstres», selon la prédiction d’Antonio Gramsci.

En Syrie, en Libye, au Yémen, ces monstres ont dévoré la révolution de 2011. Qu’ils aient pris la forme d’un dictateur brutal, Bachar al-Asssad, prêt à saigner son pays pour rester au pouvoir ; d’une désintégration complète de l’Etat libyen, livré tout entier aux appétits miliciens ; ou d’une interminable guerre civile, provoquant au Yémen «la pire crise humanitaire du monde», selon l’ONU.

Ce second dossier consacré à l’anniversaire des dix ans des révolutions arabes est consacré à ces pays qui ont basculé dans le chaos à l’issue du printemps. Ils ont au moins deux points communs.

Les groupes islamistes terroristes y ont prospéré. Profitant de cette période pour s’implanter, certes, ils ont aussi été cyniquement instrumentalisés pour justifier une répression féroce, ou pour en appeler au soutien de l’Occident. Le jihad n’est pas né en 2011. Mais son rejeton le plus cruel, l’Etat islamique, a vu le jour dans le sillage des printemps avortés.

L’autre constante est l’intervention des puissances étrangères dans ces conflits. En Syrie, les rebelles, un temps soutenus par les pays du Golfe, ont perdu l’essentiel de leurs parrains (mis à part la Turquie) tandis qu’Al-Assad a confié son salut à Téhéran et Moscou. Au Yémen, les insurgés houthis appuyés par l’Iran sont combattus depuis cinq ans par une coalition armée menée par Riyad. En Libye, où tout a commencé par une intervention occidentale qui a conduit au renversement de Kadhafi, le fragile gouvernement d’union nationale doit aujourd’hui sa survie à l’aide militaire d’Ankara face aux troupes du maréchal rebelle Khalifa Haftar, portées à bout de bras par l’Egypte, la Russie et les Emirats arabes unis.

Ces acteurs extérieurs ont parfois aidé - volontairement ou non - à créer ces monstres. Dix ans après le printemps, personne ne semble plus en mesure de les contrôler.

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