Publié par CEMO Centre - Paris
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Irak : premières exécutions après l’attentat djihadiste de Bagdad

mardi 26/janvier/2021 - 10:09
La Reference
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Trois Irakiens reconnus coupables de « terrorisme », ont été pendus dans la prison de Nasiriyya. L’Irak est le quatrième pays qui exécute le plus au monde.

La peine de mort n'a pas été abolie en Irak et trois condamnés ont été pendus lundi. Ces exécutions confirment les craintes des défenseurs des droits humains après que la présidence a promis des actes forts en réponse au double attentat suicide de Bagdad, la semaine dernière.

Dimanche, un responsable à la présidence avait affirmé à l'AFP que « plus de 340 ordres d'exécution pour des faits criminels ou de terrorisme » avaient été ratifiés mais pas mis en œuvre jusqu'alors, et qu'ils pouvaient entraîner à tout moment des pendaisons.

Ce lundi, une source au sein des services de sécurité indique que trois Irakiens reconnus coupables de « terrorisme », ont été pendus dans la prison de Nasiriyya, où sont envoyés tous les condamnés à mort du pays.

De fréquentes exécutions dans la foulée d'un attentat

Pour procéder à une exécution, l'administration pénitentiaire doit obtenir un ordre ratifié par la présidence. Les plus de 340 documents signés l'ont été depuis 2014, soit en quasi-totalité sous la présidence de Fouad Massoum, au pire de la percée du groupe djihadiste Etat islamique (EI ou Daech), selon un autre responsable à la présidence.

Les ratifications ont « continué » sous le mandat entamé en 2018 de Barham Saleh, connu pour être contre la peine de mort, a indiqué le premier responsable cité. Si l'Irak a procédé en 2019 à plus d'une exécution sur sept dans le monde – soit 100 condamnés pendus en un an — il est coutumier des exécutions dans la foulée d'un attentat ayant choqué l'opinion.

L'ex-Premier ministre Haider al-Abadi a frappé fort en juin 2018 en faisant exécuter treize djihadistes et en publiant pour la première fois les photos des pendaisons, pour calmer les critiques contre son manque de fermeté après l'assassinat de huit civils par l'EI.

« La peine de mort est un outil politique »

L'attaque de jeudi dernier, revendiquée par l'EI, a fait 32 morts sur un marché très fréquenté de Bagdad, provoquant un choc dans la population, habituée à une relative tranquillité depuis la défaite militaire de l'organisation djihadiste fin 2017.

L'annonce de la présidence est donc, relève Belkis Wille, de Human Rights Watch, une nouvelle preuve que « la peine de mort est un outil politique ». « Les dirigeants usent de ce genre d'annonces pour dire aux gens qu'ils agissent pour eux, sans prendre en considération le fait que les procès sont viciés », affirme-t-elle.

                
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