Bannir Trump pour réduire les discours de haine sur les réseaux sociaux
samedi 09/janvier/2021 - 07:38
Slate.fr : Twitter a lâché Trump, et le débat public ne s'en portera que mieux. La décision prise par Twitter, vendredi 8 janvier, de suspendre «de façon permanente» le compte du président Donald Trump, dans la foulée de la tentative d'insurrection au Capitole, a suscité de nombreuses controverses. Trump, qui a par ailleurs été suspendu pour une durée indéterminée d'autres plateformes comme Facebook, Snapchat ou Twitch, a d'abord lui-même protesté contre cette décision via son compte présidentiel @POTUS, en publiant une série de tweets dénonçant une «suppression de la liberté d'expression» qui s'exercerait au profit «des démocrates et de la gauche radicale», série de tweets rapidement retirée de la plateforme. Cette dernière justifie sa décision par une volonté de prévenir le risque de «nouvelles incitations à la violence», après que le président des États-Unis a encouragé ses supporters à marcher sur le Capitole. Depuis, les discours s'opposent: certain·es dénoncent une pente glissante vers la censure et un sens du timing douteux, quand d'autres saluent la simple application du règlement de la plateforme et son droit de propriété. L'objectif premier de la manœuvre étant de réduire la portée des discours de haine et d'incitation à la violence, la question que l'on peut d'abord poser est: est-ce que ça marche effectivement?
Réduire la violence sur les réseaux Donald Trump est loin d'être le premier utilisateur jugé trop tapageur par un réseau social à être dégagé d'une plateforme, en dépit, ou précisément à cause, de sa grosse audience (plus de 88 millions d'abonné·es en l'occurrence). Il est en revanche le premier président.