Publié par CEMO Centre - Paris
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Au Liban, la « misère toujours plus noire » des réfugiés syriens

samedi 02/janvier/2021 - 10:22
La Reference
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Le long d’une grande route de la plaine de la Bekaa, de bon matin, des hommes syriens attendent par petits groupes un éventuel travail pour la journée. « Mais les petits boulots sont de moins en moins nombreux. Le salaire de journalier ne vaut plus rien. Avant la crise [la valeur de la livre libanaise a plongé sur le marché noir], on s’en sortait, on vivotait. Depuis, les prix sont devenus fous. Comment va-t-on joindre les deux bouts ? », s’inquiète Adnane Al-Hamoud, 28 ans, originaire de la campagne de Homs en Syrie et réfugié au Liban depuis 2013.

C’est dans un campement de Deir Zanoun que vit ce père de trois enfants, travailleur occasionnel dans le bâtiment : une quarantaine de petits cubes blancs serrés les uns contre les autres sur un terrain agricole, faisant face à des bâtiments en dur de la localité. D’autres petits camps dits « informels » – parce que le Liban ne reconnaît pas l’existence de camps officiels de réfugiés syriens, même si ces lieux sont organisés –, aux bâches maintenues par des pneus, sont installés à quelques centaines de mètres. En bordure de la route trouée et boueuse, des enfants viennent chercher le soleil. Il n’y a rien à faire dans les tentes et les allées étroites. Les journées y sont devenues plus longues depuis que la crise pousse à l’attente et fait grandir l’anxiété

Selon une étude publiée par des agences de l’ONU, près de 90 % des réfugiés syriens vivent désormais dans l’extrême pauvreté – contre 55 % un an plus tôt. Une accélération éclair, dans un pays en pleine dégringolade économique et financière. « Les communautés les plus vulnérables, dont les réfugiés syriens », sont « au bord du gouffre », peut-on lire. Les autorités libanaises affirment que près de 1,5 million de déplacés syriens vivent sur le territoire, un chiffre plus élevé que celui des familles enregistrées auprès du Haut-Commissariat aux réfugiés de l’ONU. Chez les Libanais, le taux d’extrême pauvreté est passé de 8 % à 23 %. La population a de moins en moins de ressources, avec une inflation galopante, cite Le Monde.


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