En Libye, comment Turcs et Russes parasitent la médiation onusienne
L’année 2020 s’achève en Libye dans une confusion politique lourde de menaces pour une trêve militaire plus fragile que jamais. La nouvelle est tombée le 22 décembre, alors que les chancelleries somnolent dans les congés de fin d’année : le diplomate bulgare Nickolay Mladenov renonce pour des « raisons personnelles et familiales » à son mandat de chef de la Mission d’appui des Nations unies en Libye (Manul), une semaine à peine après que le Conseil de sécurité a formellement confirmé sa nomination à ce poste.
Selon le Monde, le coup est dur pour la médiation onusienne, déjà privée de patron depuis la démission en mars de Ghassan Salamé en signe de lassitude face à l’escalade des ingérences étrangères minant toute pacification du théâtre libyen. Le désistement de M. Mladenov est surtout « incompréhensible » au regard du consensus qu’avait semblé susciter son profil au sein du Conseil de sécurité dès l’automne, une bizarrerie probablement liée à « un coup de pression d’un Etat membre », selon une source familière de l’organisation onusienne.