Coronavirus : la France devrait-elle prendre des mesures de confinement plus drastiques ?
Nouveau confinement le lendemain de Noël,
incitations à réduire davantage le nombre de personnes participant aux dîners
de fêtes, interdiction des déplacements… Les annonces de mesures plus
drastiques s’enchaînent ces derniers jours dans de nombreux pays européens qui
voient l’épidémie de Covid-19 rebondir sur leur sol. Alors que la situation
sanitaire se dégrade aussi en France, l’exécutif semble exclure pour le moment
une stratégie plus coercitive que celle du couvre-feu, en vigueur depuis le
15 décembre (de 20 heures à 6 heures du matin), à l’exception du
24 décembre.
L’énoncé des différents indicateurs
matérialisant la dynamique de l’épidémie est pourtant préoccupant. « L’équilibre
actuel est extrêmement fragile, on sait qu’on joue avec le feu avec la période
des fêtes qui s’ouvre, alors qu’on est déjà à un niveau élevé où tout peut
basculer très vite », estime Mahmoud Zureik, professeur en
épidémiologie à l’université Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines.
Le taux d’incidence, en progression depuis
début décembre, s’élevait au 20 décembre à 134,6 cas pour
100 000 habitants (sur les sept derniers jours). Le nombre de cas
positifs par jour est en hausse : « Nous sommes passés de
10 000 cas il y a trois semaines à 11 500 cas il y a dix
jours, et désormais à une moyenne de 14 000 cas sur la semaine
du 14 au 20 décembre », poursuit Mahmoud Zureik. Soit un chiffre
plus élevé que le seuil de 5 000 cas fixé initialement par le gouvernement
pour déclencher le déconfinement à partir du 15 décembre.
Surtout, le R, le taux de reproduction du
virus, apparaît lui aussi en progression : de 0,83, selon le point
épidémiologique de Santé publique France du 10 décembre, il est remonté à
1,03 au 17 décembre. Soit un seuil supérieur à 1, synonyme d’une « tendance
à l’augmentation du nombre de cas », rappelle l’institution sanitaire.