Publié par CEMO Centre - Paris
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Défense européenne : comment la France veille sur l’embargo en Libye

lundi 21/décembre/2020 - 11:09
La Reference
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Elle a beau se sentir orpheline de son hélicoptère Lynx, et n’avoir plus que deux ans d’ici à son désarmement prévu au mois d’avril 2022, la frégate de lutte anti-sous-marine Latouche-Tréville mène encore des missions utiles.

Dernière de la prestigieuse classe Georges Leygues (type F70) de la Marine nationale (lancée en 1985), elle revient d’un déploiement de deux mois et demi qui l’a menée jusqu’en Méditerranée.

Avant d’être intégrée à l’opération « Irini », le « Latouche-Tréville » a formé un Surface action group (SAG) avec la frégate « La Fayette » déployée dans le cadre de l’opération Chammal. Ici, le « Latouche-Tréville » et la FLF. | MARINE NATIONALE

Ainsi, du 1er octobre au 7 novembre 2020, la frégate a participé à l’opération Irini de l’Union européenne, qui vise à faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye, imposé par les résolutions 2292 (2016) et 2526 (2020) du Conseil de sécurité des Nations-Unies.

Aux côtés de trois autres frégates européennes (allemande, italienne et grecque), elle a réalisé soixante-et-onze interrogations auprès des navires de commerces à destination ou en provenance de la Libye, treize « approches amicales » et deux « visites ».

« Nous représentons la force légitime de l’Europe »

L’approche amicale (friendly approach), avec l’accord du commandant du bateau, « permet de partager informations et impressions sur la zone, et de ressentir l’ambiance à bord, explique son commandant Patrick de Sevin. L’équipage est souvent reconnaissant envers notre action rassurante de gendarmes de la mer. »

La visite, elle, fait suite à la caractérisation « d’un doute raisonnable » sur la présence d’armes à bord, notamment à la suite d’un survol du bateau par un drone aérien.

« Une fouille plus approfondie a lieu alors sous l’égide de l’ONU, dans le cadre de la convention de Montego Bay, après l’accord de l’État du pavillon obtenu par l’État-major opérationnel basé à Rome (Italie). Nous représentons la force légitime de l’Europe. »

Gilets pare-balles et casques lourds

Pendant ces quarante jours de mission, cette fouille minutieuse d’environ six heures, par une douzaine de militaires spécialement formés, équipés de gilets pare-balles, casques lourds et fusils à pompe, s’est seulement produite à deux reprises… et n’a pas permis de découvrir d’armes.

À peine rentrée à son port-base de Brest (Finistère), la frégate prépare maintenant ce qui sera sans doute son dernier arrêt technique, de février à mai 2021. Au programme, la vérification de ses lignes d’arbre et manchons de coques. Et surtout, la greffe d’un nouveau mât, récupéré sur son sister-ship désarmé La Motte-Picquetaprès la perte du sien, début 2020, lors d’une fortune de mer en Atlantique.

« La frégate Latouche-Tréville, dernière d’une prestigieuse série, de retour à Brest » figure au sommaire du N° 190 de Marines et forces navales. À la Une du magazine daté de décembre 2020 et janvier 2021, le sous-marin nucléaire d’attaque Perle incendié à Toulon, reconstruit à Cherbourg. Également : « Les futures frégates T31 de la Royal Navy, un atout pour l’export », « Mieux comprendre la stratégie maritime de la Turquie en Méditerranée orientale » ou « Les hydravions PBY Catalina dans la bataille de l’Atlantique ».


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