La Turquie minimise l’impact des sanctions américaines
La Turquie ne craint pas les
sanctions « injustes » qui lui sont infligées par
les Etats-Unis pour l’achat à la Russie – l’adversaire numéro un de l’Alliance
atlantique dont Ankara est membre – du système antimissile S-400. La présidence
turque y voit des avantages, notamment des perspectives de coopération « avec
d’autres pays », comme l’a souligné, mardi 15 décembre, Ibrahim
Kalin, le porte-parole du président Recep Tayyip Erdogan.
La menace des sanctions planait sur la
Turquie depuis juillet 2019, lorsque les S-400 ont été livrés par Moscou.
Pilier oriental de l’OTAN depuis 1952, la Turquie a jeté un froid parmi ses
alliés en achetant à la Russie les S-400, conçus à l’origine pour détecter et
détruire les avions de l’Alliance.
« L’essor de l’industrie de défense
nationale sera peut-être même plus rapide. Ces sanctions sont à la fois un
catalyseur et un avertissement », a
estimé pour sa part Ismaïl Demir, le chef de la direction des industries
turques de la défense (SSB). SSB est pourtant la seule entité concernée par les
sanctions annoncées lundi par Washington. Celles-ci prévoient l’interdiction de
toutes les licences d’exportation et de tous les prêts susceptibles d’être
accordés à l’agence, ainsi que le gel des éventuels avoirs de son numéro un,
Ismaïl Demir, et de trois de ses collaborateurs, désormais interdits de séjour
aux Etats-Unis. Cette agence gouvernementale joue un rôle crucial pour l’achat
d’armements, l’acquisition des licences d’exportation, les coopérations
industrielles et le développement de l’industrie de défense nationale.
Le Pentagone craint notamment que les
antimissiles russes S-400, dotés d’un puissant radar, ne parviennent à
déchiffrer les secrets technologiques des F-35, les chasseurs furtifs
américains de dernière génération. Pour cette raison, Washington a suspendu la
participation turque au programme de fabrication des F-35 juste après la
livraison des premiers S-400.