Publié par CEMO Centre - Paris
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Voyage en France, où la crise économique a déjà commencé

dimanche 20/décembre/2020 - 10:48
La Reference
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Ces derniers mois, nombreuses ont été les raisons qui ont empêché Fabrice Chabance de fermer l’œil. En effet, deux usines détenues par des capitaux étrangers, installées à proximité de Saint-Florent-sur-Cher [une commune de 6 500 habitants située dans le Cher] dont il est un dirigeant politique [il est depuis juillet 2020 président de la communauté de communes de FerCher Pays florentais], ont annoncé leur intention de déplacer une partie de leurs lignes de production vers des pays aux coûts de main-d’œuvre moins élevés.

Près de 200 emplois vont ainsi être perdus, un coup dur pour la petite communauté industrielle de la vallée de la Loire. Malgré les efforts déployés par le président Emmanuel Macron pour relocaliser l’industrie manufacturière en France, Fabrice Chabance ne se fait guère d’illusions et ne croit pas à un renversement prochain de la tendance à la mondialisation qui a fait disparaître tant d’emplois.

“C’est une catastrophe”, dit-il, inquiet de voir ces licenciements alimenter un malaise économique plus large encore dans la région. “Le gouvernement appelle à un renouveau du made in France, mais en fait, nous allons nous retrouver avec une région industrielle dévastée.”

Lorsque le coronavirus a commencé à se propager en Chine puis en Europe, perturbant les réseaux d’approvisionnement mondiaux, Emmanuel Macron a déclaré [par la bouche de Bruno Le Maire] que la pandémie pourrait être un “game changer dans la mondialisation”. Il a affirmé vouloir favoriser la sécurisation des chaînes d’approvisionnement et inverser une tendance vieille de plusieurs décennies, celle qu’ont les entreprises à faire produire dans des pays à bas coûts.

“La crise du Covid a brutalement mis en lumière nos vulnérabilités”

Mais les emplois continuent de disparaître, car les multinationales délocalisent leur production vers des pays où la main-d’œuvre est moins chère et la productivité plus élevée.

Ainsi, à l’usine Bridgestone [de Béthune], dans le nord de la France, plus de 860 emplois vont être supprimés, car le fabricant de pneus japonais va transférer sa production en Europe


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