Voyage en France, où la crise économique a déjà commencé
Ces
derniers mois, nombreuses ont été les raisons qui ont empêché Fabrice Chabance
de fermer l’œil. En effet, deux usines détenues par des capitaux étrangers,
installées à proximité de Saint-Florent-sur-Cher [une commune de
6 500 habitants située dans le Cher] dont il est un dirigeant politique
[il est depuis juillet 2020 président de la communauté de communes de FerCher
Pays florentais], ont annoncé leur intention de déplacer une partie de leurs
lignes de production vers des pays aux coûts de main-d’œuvre moins élevés.
Près
de 200 emplois vont ainsi être perdus, un coup dur pour la petite
communauté industrielle de la vallée de la Loire. Malgré les efforts déployés
par le président Emmanuel Macron pour relocaliser l’industrie manufacturière en
France, Fabrice Chabance ne se fait guère d’illusions et ne croit pas à un
renversement prochain de la tendance à la mondialisation qui a fait disparaître
tant d’emplois.
“C’est une catastrophe”, dit-il, inquiet de
voir ces licenciements alimenter un malaise économique plus large encore dans
la région. “Le gouvernement appelle à un renouveau du
made in France, mais en fait, nous allons nous retrouver avec une région
industrielle dévastée.”
Lorsque
le coronavirus a commencé à se propager en Chine puis en Europe, perturbant les
réseaux d’approvisionnement mondiaux, Emmanuel Macron a déclaré [par la bouche
de Bruno Le Maire] que la pandémie pourrait être un “game changer dans
la mondialisation”. Il a affirmé vouloir favoriser la
sécurisation des chaînes d’approvisionnement et inverser une tendance vieille
de plusieurs décennies, celle qu’ont les entreprises à faire produire dans des
pays à bas coûts.
“La crise du Covid a brutalement mis en
lumière nos vulnérabilités”
Mais
les emplois continuent de disparaître, car les multinationales délocalisent
leur production vers des pays où la main-d’œuvre est moins chère et la
productivité plus élevée.
Ainsi,
à l’usine Bridgestone [de Béthune], dans le nord de la France, plus de
860 emplois vont être supprimés, car le fabricant de pneus japonais va
transférer sa production en Europe