Publié par CEMO Centre - Paris
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Au Qatar, les travailleurs restent exploités

lundi 14/décembre/2020 - 11:23
La Reference
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Malgré l'engagement du Qatar, des abus persistent. Les travailleurs immigrés y sont toujours exploités par des employeurs qui les menacent d'expulsion ne leur versent pas leur salaire ou font des retenues, dénonce Human Rights Watch dans un rapport publié ce lundi. 

Le pays fait régulièrement l'objet de critiques concernant les conditions de travail des immigrés, notamment dans le cadre des chantiers du Mondial-2022 de football. Les travailleurs immigrés représentent plus de 90% des 2,75 millions d'habitants du Qatar. 

"Malgré quelques réformes ces dernières années, la pratique des salaires retenus et impayés, ainsi que d'autres abus de rémunération, est persistante et généralisée chez au moins soixante employeurs et entreprises du Qatar", a relevé HRW dans un communiqué, rapporté par l'Express.

L'ONG a interrogé 93 travailleurs immigrés, employés par plus de soixante sociétés ou individus, et a consulté des documents officiels et des rapports pour effectuer son enquête. 

Doha a pris des mesures pour protéger les travailleurs, dont la création d'un système électronique de protection des salaires visant à détecter les impayés. Mais son efficacité a été entachée par de nombreux cas de grandes entreprises n'ayant pas versé des salaires. "Je meurs de faim, ma famille à la maison meurt de faim", a confié à l'ONG un gardien de sécurité ougandais qui n'aurait reçu qu'un mois de salaire de 329 dollars (environ 278 euros) entre septembre et décembre 2019, souligne toujours l'Express.

Rapatriés de force

Le Qatar est l'un des rares pays qui devrait dégager un surplus budgétaire en 2020 selon des prévisions. Toutefois, la pandémie de nouveau coronavirus a affecté l'économie et laissé de nombreux employeurs incapables de payer leurs employés. Doha a annoncé en mars une aide de 75 milliards de rials (63,5 milliards d'euros) aux entreprises, dont 3 milliards pour couvrir les salaires. 

Mais "les abus de rémunération ont encore empiré depuis le Covid-19", a souligné HRW. "Certains employeurs se sont emparés du prétexte de la pandémie pour retenir des salaires ou refuser de payer les traitements dus aux travailleurs qui sont détenus et rapatriés de force". 

L'ONG a appelé Doha à mettre en oeuvre les recommandations de l'Organisation internationale du travail, notamment l'introduction de jugements accélérés pour les affaires de non-versement de salaires.  

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