Qui se cache derrière la Fédération turque de France ?
Alors que Recep Tayyip Erdogan cherche à encadrer la diaspora turque, beaucoup d’interrogations portent sur cette organisation proche du groupuscule paramilitaire les Loups gris, dissous en novembre par décret.
« Le président ne voit pas la nécessité de s’exprimer, la Fédération n’est pas visée directement par le décret. » Au douzième étage d’un building de verre, à Pantin, en banlieue parisienne, la porte de la discrète Fédération des Associations démocratiques idéalistes turques en France s’est ouverte. A l’intérieur, des affiches du Parti d’action nationaliste (MHP), la formation d’extrême droite ultranationaliste alliée à Recep Tayyip Erdogan et vitrine politique du mouvement paramilitaire des Loups gris, un drapeau orné de trois croissants sur fond rouge (l’emblème du parti) et une armoire à glace qui se dit « absolument désolé[e] de ne pas pouvoir nous renseigner ». L’homme téléphone à une « simple adhérente », qui n’est pas non plus « habilitée à répondre aux journalistes ». Le rendez-vous promis avec Orhan Ilhan, le président, un entrepreneur dans le bâtiment de 51 ans, basé à Metz, est d’abord reporté, puis annulé. Fin de la tentative d’approche.
La Fédération turque de France
est l’un des signes inquiétants de l’encadrement de la diaspora par le
président turc Recep Tayyip Erdogan. Chapeautée par la Confédération européenne
turque présente dans huit autres pays (Allemagne, Belgique, Pays-Bas…) et dont la présidence est assurée par le
député MHP d’Istanbul, Cemal Cetin, la Fransa Türk Federasyon défend bec et
ongles la politique d’Ankara.