Recep Tayyip Erdogan tourne en dérision les éventuelles sanctions que pourrait infliger l'Union européenne à la Turquie. Le président turc juge que ces possibles sanctions pour les activités controversées du pays en Méditerranée orientale (riche en gisements d'hydrocarbures, dont le gaz) n'étaient pas "un grand souci". "Une quelconque décision de sanctions de l'UE n'est pas un grand souci pour la Turquie", a déclaré M. Erdogan lors d'une conférence de presse à Ankara avant de partir pour une visite officielle en Azerbaïdjan. Des sanctions contre Ankara sont à l'ordre du jour du sommet européen du 10 décembre, en raison des travaux d'exploration gazière menés par la Turquie en Méditerranée orientale dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre.
"L'UE applique de toute façon depuis toujours des sanctions contre la Turquie. Elle n'a jamais été honnête envers nous, n'a jamais tenu ses promesses", a ajouté M. Erdogan. Pour le président turc, "des leaders honnêtes" au sein de l'UE, qu'il n'a pas nommés, ne voient pas les sanctions d'un bon oeil. L'UE avait adressé en octobre une proposition d'ouverture à Ankara, assortie d'une menace de sanctions si la Turquie ne cessait pas ses actions. Mais plusieurs États membres, dont l'Allemagne, sont opposés à l'adoption de sanctions.
Les tensions entre Athènes et Ankara se sont intensifiées avec le déploiement en août par la Turquie du navire Oruç Reis pour procéder à des explorations dans des zones maritimes disputées avec la Grèce et Chypre. Ankara a annoncé fin novembre le retour au port de l'Oruç Reis.
L'Union européenne a cependant condamné vendredi la poursuite des "actes unilatéraux" et la "rhétorique hostile" de la part de la Turquie. "Ce sont eux qui fuient la table des négociations", a affirmé M. Erdogan en référence à Athènes.