Publié par CEMO Centre - Paris
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Kurdistan d’Irak. La Turquie mobilise pour tenter d’éliminer le PKK

mercredi 09/décembre/2020 - 08:37
La Reference
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La tension grandit au nord de l’Irak, où le Parti démocratique du Kurdistan, qui entretient les meilleures relations avec Ankara, cherche à déloger les combattants de leur quartier général du mont Qandil.

En avril dernier, les peshmergas, sur ordre de Nechirvan Barzani, chef du gouvernement régional du Kurdistan (KRG) en Irak, prenaient position dans la région de Zini Warte, une passe montagneuse qui serpente jusqu’au mont Qandil. Officiellement, selon le premier ministre, leur mission relevait de la lutte contre le Covid-19 que répandraient les contrebandiers, nombreux dans cette zone frontalière avec la Turquie. Une explication qui n’a convaincu personne. Surtout pas Duran Kalkan, membre du comité exécutif du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui y voyait là un prétexte pour se positionner militairement face aux combattants du PKK. « Le PDK accomplit ce que veulent les États-Unis et l’État turc », dit-il. Une référence au Parti démocratique du Kurdistan (PDK), tenu par la famille Barzani, qui détient la présidence de la région et le poste de premier ministre. Historiquement, le PDK contrôle la capitale, Erbil, et règne sur la plus grande partie du Kurdistan d’Irak. L’autre grande ville kurde, Souleymanieh, est dirigée par l’Union patriotique du Kurdistan (UPK), dominée par la famille Talabani, dont l’influence s’étend sur toute la partie est.

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Zini Warte n’est pas une zone comme une autre. Elle jouxte le mont Qandil, qui culmine à 3 500 mètres d’altitude, où le PKK a installé son quartier général depuis plusieurs décennies maintenant. À la suite des accords passés entre les trois organisations kurdes, Zini Warte est une espèce de no man’s land, seule jusque-là une unité de peshmergas dépendant de l’UPK étant tolérée par le PKK.

Depuis des années, la Turquie multiplie les raids aériens contre le QG du PKK et de sa branche armée, les Forces de protection du peuple (HPG). Le but, éradiquer la guérilla. Depuis 2017, Ankara va encore plus loin, en installant directement des bases militaires sur le territoire du Kurdistan irakien, cherchant ainsi à créer, à l’instar de ce qui est fait au Nord-Est syrien, une zone tampon visant à empêcher tout déplacement des guérilleros des HPG et le passage de marchandises et d’armes. En 2014 déjà, alors que l’organisation dite de l’« État islamique » s’était emparée de la ville irakienne de Mossoul, le président turc, Recep Tayyip Erdogan, avait envoyé ses troupes près de Bashiqa, dans la province de Ninive, mais sans jamais combattre les djihadistes. Le but réel était de détruire le PKK, dont les combattants étaient venus à la rescousse des populations yezidies au Sinjar, abandonnées par les peshmergas du PDK, et avaient empêché qu’Erbil et Kirkouk ne tombent dans l’escarcelle de Daech.


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