“La France est le premier fournisseur de dette publique de la zone euro !”
En 2020, la France est
devenue le premier contributeur de la dette publique de l’ensemble de la zone
euro. Une (triste) première, dénoncée par notre chroniqueur Marc Touati,
président du cabinet ACDEFI.
TRIBUNE LIBRE
A force d’entendre parler d’augmentation de
la dette publique, le plus grand nombre a fini par s’y habituer, depuis
les investisseurs chevronnés jusqu’au grand public, en passant par les
dirigeants politiques et monétaires de la planète. En France, le poids de la
dette publique dans le PIB est ainsi passé de 20 % en 1980 à 60 % à
la fin des années 1990, puis 80 % en 2009 et enfin 114 % au deuxième
trimestre 2020 et quasiment personne ne s’en émeut. Encore mieux ou plutôt
encore pire, on veut de plus en plus nous faire croire que la dette publique
n’est absolument pas dangereuse, voire qu’il ne faudra pas la rembourser. Quel tissu de mensonges et surtout quel manque de
réalisme et de responsabilité !
Pourtant, le montant de la dette publique française en monnaie sonnante et trébuchante a de quoi donner le tournis : 2.638 milliards d’euros à la fin du deuxième trimestre 2020. Encore plus troublant et plus préoccupant, en 2020, pour la première fois de son Histoire, la France est devenue le premier contributeur de la dette publique de l’ensemble de la zone euro. La part de la dette publique française dans cette dernière est désormais de 24,1 %, contre 23,1 % pour l’ancien éternel numéro un, qui vient donc de devenir numéro 2, en l’occurrence l’Italie et 20,8 % pour l’Allemagne.
Le plus triste est qu’en 2000, ces poids dans
la dette publique totale de la zone euro étaient de 27,8 % pour l’Italie,
25,9 % pour l’Allemagne et 17,5 % pour la France. En 2010,
ils étaient de respectivement 24,6 %, 23,7 % et 21,7 %.