La Turquie n'a qu'à bien se tenir. En raison de la poursuite "des actes unilatéraux et de la rhétorique hostile" d'Ankara, l'Union européenne est prête à sanctionner le pays dirigé par Recep Erdogan, a annoncé le président du Conseil européen Charles Michel. "Nous avons tendu la main à la Turquie en octobre et notre évaluation est négative avec le constat de la poursuite des actes unilatéraux et de la rhétorique hostile. Nous aurons un débat lors du sommet européen le 10 décembre et nous sommes prêts à utiliser les moyens dont nous disposons" pour sanctionner cette situation, a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse.
Fin octobre, les dirigeants de l'UE avaient condamné les provocations et la rhétorique "totalement inacceptables" d'Ankara. La France veut faire sanctionner par l'UE les attaques du président turc Recep Tayyip Erdogan contre le président Emmanuel Macron, accusé d'"islamophobie" pour avoir défendu le droit de caricaturer le prophète Mahomet lors d'un hommage à un enseignant français décapité pour avoir montré des dessins en classe. "Nous condamnons les récentes actions unilatérales (de la Turquie) en Méditerranée orientale, les provocations et la rhétorique, qui sont totalement inacceptables", avait alors déclaré Charles Michel dans une brève intervention à la fin de la conférence de presse consacrée à la présentation des mesures européennes pour lutter contre la propagation de la pandémie de Covid-19.
Lors d'un sommet européen début octobre, l'UE avait décidé de "travailler sur deux pistes : une piste positive et une piste moins positive... Les relations entre la Turquie et la France se sont progressivement dégradées depuis l'an dernier, en raison notamment de désaccords sur la Syrie, la Libye et la Méditerranée orientale. Les tensions sont également très fortes avec la Grèce et Chypre à cause de querelles sur les frontières maritimes dans des zones riches en champs de gaz en Méditerranée orientale.