Publié par CEMO Centre - Paris
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Comment la France fait respecter l’embargo des Nations-Unies sur les armes en Libye

samedi 05/décembre/2020 - 12:01
La Reference
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Partie de son port-base de Brest (Finistère) le 18 septembre 2020, la frégate anti-sous-marine (Fasm) Latouche-Tréville est de retour après deux mois et demi de mission en Atlantique et, ce qui est moins courant pour un bâtiment brestois, en Méditerranée.

Du 1er octobre au 7 novembre, la frégate brestoise a en effet intégré l’opération Irini de l’Union européenne. Objectif : faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye, imposé par les résolutions 2292 (2016) et 2526 (2020) du Conseil de sécurité des Nations-Unies.

Deux bateaux suspects

Aux côtés de trois autres frégates européennes (allemande, italienne et grecque), le Latouche-Tréville a réalisé 71 interrogations auprès des navires de commerces à destination ou en provenance de la Libye, treize approches amicales et deux opérations de visite pour suspicion de transports d’armes.

L’approche amicale (friendly approach) dure seulement une trentaine de minutes, avec l’accord du commandant du bateau. « Il permet surtout de partager les informations et les impressions sur la zone, et de ressentir l’ambiance à bord, explique le commandant du Latouche-Tréville, le capitaine de vaisseau Patrick de Sevin. L’équipe est d’ailleurs souvent reconnaissante envers notre action rassurante de gendarmes de la mer. »

Un drone pour lever les doutes

La visite, elle (au sens juridique du terme), dure bien plus longtemps : elle fait suite à la caractérisation « d’un doute raisonnable » sur la présence d’armes à bord (notamment grâce au survol de la cargaison et de l’équipage par un drone aérien).

« Au lieu des six personnes d’une approche amicale, cette fois douze marins spécialement formés (d’une brigade de 18) procèdent à une fouille plus approfondie, sous l’égide de l’ONU et dans le cadre de la convention de Montego Bay, après l’accord de l’État du pavillon, obtenu par l’État-major opérationnel, basé à Rome (Italie). »

« La force légitime de l’Europe »

Pendant les 40 jours de mission du Latouche-Tréville au large de la Libye, cette fouille minutieuse d’environ six heures, par une douzaine de militaires (équipés de gilets pare-balles, casques lourds et fusils à pompe) s’est produite à deux reprises : « Nous représentons alors la force légitime de l’Europe. »

La première fois, le bateau était un porte-conteneurs : la fouille a consisté en l’ouverture aléatoire (et la fermeture, conformément au droit marin) de plusieurs de ses boîtes embarquées. Et le second, un vraquier de sacs de ciment, qui a dû ouvrir ses trois cales.

Vitesse réduite        

« Chaque fois, la visite se fait alors que le bateau suspect réduit sa vitesse, par exemple de dix nœuds à six nœuds pour un vraquier, précise le commandant. L’objectif n’est pas de faire perdre du temps, et donc de l’argent, à l’équipage et à l’armateur, mais de faire respecter le droit international. »

 


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