Soudan : le gouvernement «pas informé» de la visite d'une délégation israélienne
Le gouvernement soudanais ne «possède aucune information» sur la venue d'une délégation israélienne dans le pays ni d'une possible visite d'une mission soudanaise en Israël, a affirmé son porte-parole Fayçal Mohamed Saleh à l'AFP mardi 24 novembre. Lundi après-midi, la radio de l'armée israélienne avait annoncé qu'une délégation se rendait le jour même au Soudan, troisième pays de la région à avoir annoncé cette année un accord de normalisation des relations avec l'État hébreu, après les Émirats arabes unis et Bahreïn. Un haut responsable israélien avait confirmé à l'AFP la visite de cette délégation, en refusant toutefois de détailler l'identité des personnalités attendues à Khartoum.
«Le conseil des ministres soudanais ne possède aucune information au sujet d'une visite d'une délégation israélienne au Soudan et même si elle a eu lieu», a affirmé mardi M. Saleh, qui est également ministre de la Culture et de l'Information. «Il ne dispose pas non plus d'information sur une éventuelle visite d'une délégation soudanaise en Israël comme mentionné par des médias», notamment par le quotidien soudanais Hikayat, a-t-il ajouté.
Depuis une dizaine de jours, les rumeurs s'étaient multipliées à Jérusalem sur l'envoi d'une délégation israélienne à Khartoum dans la foulée de l'accord de normalisation annoncé - mais non encore signé - entre les deux pays le 23 octobre par le président américain Donald Trump à Washington.
M. Saleh a souligné qu'il y avait un «accord» au sein des autorités soudanaises sur le fait que «toute normalisation avec Israël devait obtenir l'approbation du parlement transitoire et qu'avant, il ne devait y avoir aucune forme de communication avec ce pays». Or, la formation du Conseil législatif, pièce essentielle de l'accord de transition signé en août 2019 par les militaires et le mouvement de contestation qui a entraîné la chute d'Omar el-Béchir en avril 2019, a été reportée à la fin de l'année.
L'annonce de la normalisation des relations entre le Soudan et Israël est intervenue dans le sillage d'une autre: celle du retrait prochain du pays de la liste «noire» américaine des États soutenant le «terrorisme», sur laquelle Khartoum figure depuis 1993.