Le gouvernement libyen d’entente nationale demande aux Nations unies d’assumer un rôle sécuritaire… et des observateurs mettent en garde contre une catastrophe
Abdel Hadi Rabie
Les Libyens ont été surpris
par le souhait exprimé par le ministre libyen des Affaires étrangères Mohammad
Siala le vendredi 28 septembre 2018, lors de la 73e session de
l’assemblée générale des Nations unies, de voir la mission politique des
Nations unies en Libye se transformer en « mission de soutien à la
sécurité ». Et il a justifié sa demande en affirmant que la priorité pour
son gouvernement était la sécurité et la stabilité, et qu’il devait bénéficier
de l’appui des Nations unies.
Commentant ces
déclarations, l’analyste politique au Forum du Moyen-Orient à Londres Ahmad Ata
a expliqué que le ministre libyen des Affaires étrangères souhaitait que la
sécurité arrive en tête des priorités des Nations unies du fait de l’échec
récent de toutes les parties à résoudre les crises.
Il a ajouté que la crise
sécuritaire à Tripoli et en Libye de manière générale laissait augurer d’une
détérioration de la situation semblable à l’après 17 février 2011, avec la prolifération
des organisations takfiristes armées, d’une part, et des gangs armés faisant
passer les Africains par les frontières libyennes pour les vendre aux pays
voisins et pratiquant le trafic d’armes et de drogue, d’autre part.
Et de conclure que la seule
solution à la crise libyenne était la tenue d’une conférence internationale à
laquelle participeraient toutes les parties, pour enraciner l’idée d’un Etat
avec une armée reconnue et un gouvernement élu.