L’issue du conflit libyen repose sur les épaules de Nikolaï Mladenov
Nikolaï Mladenov sera-t-il
l’homme à même de mener la Libye sur le chemin de la réconciliation
et de la paix durable entre les camps de l’Est et de l’ouest du pays ? Le
diplomate bulgare de 48 ans, père de deux enfants, a en tout cas fini par faire
consensus au sein du conseil de sécurité de l’ONU, près de neuf mois après le
départ de Ghassan Salamé. Plus rien ne semble aujourd’hui s’opposer à sa
nomination comme émissaire de l’ONU en Libye.
Nikolaï Mladenov, un proche
du premier ministre bulgare Boïko Borissov et membre de son parti de droite, le
Gerb, s’est investi en politique _ il a été tour à tour député à Sofia, député
européen, ministre de la défense, puis des affaires étrangères entre 2001 et
2013_, tout en ayant un pied dans les organisations internationales, telle la
Banque mondiale, avant d’épouser une carrière de diplomate.Je m'inscris
Il a œuvré pour éviter une guerre en Israël et Gaza
Nikolaï Mladenov s’apprête à
quitter son poste de coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus
de paix au Moyen-Orient qu’il occupe depuis 2015 - après avoir été le
représentant spécial pour l’Irak - et auréolé du succès d’avoir su éviter une
nouvelle guerre entre Israël et Gaza.
Plus d’une fois il avait
craint d’être « à deux ou trois jours d’une autre guerre », comme
il l’avait confié à France 24 en décembre 2019. Sa mission ne consistait plus à
tenter de relancer un processus de paix israélo-palestinien de plus en plus
enterré
Elle se limitait à «
la prévention du déclenchement de nouvelles hostilités » avait-il
reconnu lors de la conférence annuelle du Jérusalem Post en
septembre dernier, même si les colonies israéliennes dans les territoires
palestiniens ont prospéré plus que jamais.
En 2018, le journal Jewish
business news l’avait qualifié de « diplomate du Moyen-Orient
le plus efficace de ces dernières années ». « Sans doute parce que,
s’il se montre proche des Palestiniens, il prend in fine des décisions
pro-américaines et pro-israéliennes », suggère Jalel Harchaoui,
chercheur à l’institut néerlandais de relations internationales Clingendael.
« Saura-t-il être inventif pour rapprocher les parties libyennes ? »
Pour le politologue, Nikolaï
Mladenov, aura la tâche ardue de reprendre le flambeau en terre libyenne, après
le duo performant constitué du Libanais Ghassan Salamé et de l’Américaine
Stéphanie Williams qui assure l’intérim depuis le printemps dernier. «
Il n’est pas certain que les Libyens gagnent au change », s’inquiète
Jalel Harchaoui. « Avec son profil conformiste, Nickolay Maldenov
saura-t-il être inventif pour rapprocher les parties libyennes ? ».
Le
cessez-le-feu en Libye, un timide espoir de paix
L’intérim de Stéphanie
Williams, plusieurs fois prolongé, le sera-t-il encore pour qu’elle achève la
première phase cruciale de réconciliation entre les deux camps de l’Est et de
l’Ouest ? Quelque 75 représentants des deux camps étaient réunis sous sa
houlette, à Tunis du 9 au 15 novembre, et les discussions doivent reprendre fin
novembre pour tenter de former un conseil présidentiel et un gouvernement
commun pour l’ensemble du pays.
Reste à savoir si Nikolaï
Mladenov récupérera les succès engrangés de ses prédécesseurs ou s’il devra
imaginer un nouveau processus en cas d’échec. Il sera secondé par un chef de
mission pour diriger la mission des Nations Unies dans le pays (Manul, UNSMIL
en anglais), poste qui devrait être confié à une personnalité africaine, le
continent ayant longtemps milité pour que la résolution du conflit libyen lui
revienne.