Circulation du Covid en France : de bonnes nouvelles et des inconnues
En fin de compte, cela a l'air de marcher. A voir tant de gens se croiser dans les rues, au bureau ou dans les commerces alimentaires, on pouvait douter de l'efficacité du nouveau confinement « souple ». Mais les chiffres donnés par le Premier ministre Jean Castex jeudi soir et le bulletin hebdomadaire de Santé publique France, publié peu après, montrent que les objectifs sont pour l'instant tenus : une régression lente de l'épidémie de coronavirus, avec un nombre de reproduction « R » (combien de personnes sont infectées en moyenne par chaque porteur) tombé « entre 0,8 et 0,9 », selon le chef du gouvernement, contre 1,3-1,4 en octobre.
Ce confinement est moins efficace que celui du printemps, où le « R » avait été ramené à 0,7, mais c'est le prix à payer pour que les écoles restent ouvertes et que la vie économique soit en partie préservée.
On ne sait pas pourquoi l'épidémie s'apaise
Sauf qu'en réalité, on ne sait pas vraiment pourquoi l'épidémie s'apaise. Dans son bulletin portant sur la semaine du 2 au 8 novembre, la première du reconfinement, Santé publique France note « une possible évolution favorable de la dynamique de transmission », « avec des situations contrastées par région ». Ces effets « suggèrent un effet du renforcement des mesures barrières et de distanciation sociale de ces dernières semaines et notamment de la mise en place successive des différents couvre-feux associées à la communication sur la situation épidémiologique ».
Autrement dit, les gens font plus attention depuis qu'ils ont compris que la situation était grave, et cela se mesure dans l'adoption du masque, du mètre de distance, du lavage de mains, de l'aération des pièces…
Confinement : Castex tente de donner des perspectives pour les commerces et Noël
En revanche, on ne connaît toujours pas l'impact des restrictions de circulation imposées par le gouvernement. Le confinement ? Ses effets « pourront être observés dans les prochaines semaines ». Le couvre-feu généralisé du 24 octobre ? On verra, là aussi, dans les « deux à trois prochaines semaines », écrit l'agence.
Les chiffres du début novembre « suggèrent un possible impact des mesures de freinage dans les métropoles sous couvre-feu le 17 octobre », concèdent les auteurs de la synthèse, « cependant, il n'est pas possible d'établir la part qui revient à l'effet des mesures de freinage par rapport à des facteurs concomitants ». L'amélioration qui « semble également s'amorcer dans les autres métropoles » pourrait selon Santé publique France être due à un simple « effet de résonance qui aurait entraîné une modification des comportements » et non au couvre-feu généralisé ultérieur !
Des tests antigéniques non comptabilisés
Dans l'attente d'effets potentiellement encore plus importants du couvre-feu généralisé puis du reconfinement, on ne peut que se réjouir de voir tous les indicateurs bien orientés depuis novembre. Les contaminations sont en baisse de 14 % du 2 au 8 novembre (en moyenne 41.000 cas détectés par jour au lieu de 47.600 la semaine précédente), et de 16 % en semaine glissante le 12 novembre. L'incidence qui frôlait 500 cas pour 100.000 habitants fin octobre est retombée lundi 9 novembre à 392/100.000 en semaine glissante. Le taux de positivité est repassé en dessous de 19 % après avoir atteint 21 % fin octobre.