Publié par CEMO Centre - Paris
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Hassan Al-Banna et Rifa'i Taha : Des idées rigorites que le soufisme n'a pas réussi à adoucir

samedi 06/octobre/2018 - 06:56
La Reference
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Les Cheikhs soufis ne connaissent pas l’inquiétude, non pas grâce à leur profonde spiritualité qui génère en eux la sérénité – comme ils se dépeignent eux-mêmes mais du fait d’une garantie de loyauté absolue qu’ils ont obtenue de la part de leurs disciples en vertu du concept d’obéissance  aveugle que ces derniers leur doivent.

 

Il y a très peu de disciples qui ont pu se défaire de l’obéissance aveugle des Cheikhs et ont osé poser des questions ou même susciter une quelconque forme d’opposition aux cheikhs.

Parmi ceux qui ont osé, il y avait un élève en classe de 1ère secondaire qui, après avoir écouté un récit de son cheikh où ce dernier prétendait avoir des capacités de création, s’en est offusqué et a qualifié le récit de mensonger.

Cet incident remonte à un demi-siècle, et son acteur est Rifa'i Taha, responsable du bras armé de la Djamaa Al-Islamiya, qui a été tué en Syrie en avril 2016. Le magazine "Parole de vérité" - plateforme médiatique sous l’égide de la Djamaa Al Islamiya et proche des mouvances rigoristes en Egypte - publie pour la première fois des chapitres sur les mémoires de Rifa'i Taha.

Intitulé “Mon histoire avec le soufisme” et accompagné des images de l'auteur des mémos à un âge avancé, l’épisode 6 de la série de publication a mis en exergue une phase de soufisme précoce de celui qui aura plus tard des idées takfiristes. L’épisode montre qu’il était un des disciples d’une des voies du soufisme, en l’occurrence Al-Ahmadiya Al Naqchabandiya» implantée à Edfou dans le sud de l’Egypte et dont les cheikhs l’ont profondément influencé.

Le magazine en question a commencé à publier des informations militaires destinées aux milieux fanatiques en exposant des écrits des Occidentaux ou des Arabes expliquant la notion de "résistance armée" ou à publier des mémos de Rifa'i Taha. Avril 2018.

Le premier épisode des mémos raconte qu’un jeune adepte de la Confrérie des Frères musulmans du nom de Mohamad Ilham, a rencontré Rifa'i Taha en Turquie, après la destitution des Frères musulmans en juillet 2013, et lui a demandé de lui dicter lesdits mémos sous prétexte que les leaders du mouvement islamique ne s’intéressent plus à la rédaction des expériences.

Dans le même épisode, Rifa'i Taha explique la raison pour laquelle il porte ce prénom. Sa mère, dit-il, avait eu peur et s’était inquiétée pour lui et a fini par lui attribuer le nom de la personnalité soufie de nationalité irakienne : Ahmad Rifa'i.

 

AL-BANNA : DE LA DOCTRINE "AL-HASSAFIYA" A LA CONFRERIE DES FRERES

 

Les enclins au soufisme ne se sont pas limités seulement à Rifa'i Taha mais concernent également le fondateur de la Confrérie des Frères musulmans, Hassan Al-Banna (1907-1949) qui a été un adepte de la doctrine soufie "Al Hassafiya” (doctrine très peu répandue en Egypte). Dans son livre intitulé «Les mémoires de la prédication islamique et du prédicateur», il raconte sa visite des mausolées, sa participation aux cérémonies d’anniversaire du Prophète Mohamed (El-Mawled El-Nabawy) et surtout les baisemains qu’il effectuait à son cheikh.

 

LE SOUFISME DE BANNA A DIVISE LES FRERES

LE SOUFISME DE BANNA…PORTAIL DES FRERES POUR L’ACCES AU SOUFISME

 

Il est toutefois avéré qu'Al-Banna s’est écarté du soufisme lorsqu’il a entrepris la fondation de sa Confrérie, tout comme Rifa'i qui a également critiqué de manière sarcastique le soufisme dans ses mémoires. Mais la question qui reste posée est la suivante : Pourquoi leurs expériences avec le soufisme ne les ont pas empêchés, plus tard, de prendre la voie du fanatisme s’il est vrai, comme il est prétendu, que le soufisme est une élévation spirituelle ayant des vertus inégalables dans l’adoucissement des caractères et l’élimination de toutes idées fanatiques ?

 

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