Publié par CEMO Centre - Paris
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La paix est-elle possible en Libye ?

mardi 10/novembre/2020 - 04:13
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Depuis septembre, les discussions ont repris entre les forces rivales de l’Est et de l’Ouest libyen – au Maroc, en Égypte, en Suisse, puis à Ghadamès en Libye –, et un accord de cessez-le-feu a été conclu le 23 octobre. Désormais, c’est Tunis qui accueille les pourparlers jusqu’au 15 novembre. Le Forum du dialogue politique libyen, qui réunit 75 Libyens sous l’égide de l’émissaire par intérim de l’ONU, Stephanie Williams, a pour mission de dégager un consensus sur une gouvernance unifiée du pays.

« Les Libyens n’en peuvent plus de la guerre civile. Ils veulent la paix. Beaucoup de tentatives ont échoué par le passé. Et il est clair que certaines forces n’ont pas intérêt à la résolution du conflit et cherchent à la compromettre par des actes isolés, telles les tentatives d’entrave à la production de pétrole ou les arrestations à Tripoli ces derniers jours de Libyens venus de l’Est.

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Il y a aussi de la contestation sur le choix des 75 représentants de la diversité libyenne, réunis à Tunis par l’émissaire de l’ONU, Stephanie Williams. Toutefois, le fait que ces personnes renoncent à toute fonction dirigeante par la suite adoucit les tensions. Et il y a, malgré tout, bon espoir de croire en la dynamique qui s’installe. Est même envisagée la poursuite des pourparlers la semaine prochaine, si des progrès sont engrangés au fil de la semaine.

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Le vrai test aura lieu dans trois mois, date à laquelle les mercenaires étrangers devraient avoir quitté le pays. Si cela n’a pas été possible dans le passé, c’est en raison de la profonde division du pays coupé en deux avec deux gouvernements, deux parlements, deux banques centrales. Or, c’est précisément l’objet des pourparlers de Tunis que de proclamer le consensus pour réunifier les institutions politiques – à commencer par le conseil présidentiel et le gouvernement – et pour établir une feuille de route pour des élections en 2022. La question de l’unification de l’armée a, elle, été étudiée dans les précédentes rencontres. Les militaires sont hors jeu à Tunis, y compris le maréchal Haftar (L’ex-homme fort de l’Est qui a fait la guerre à Tripoli d’avril 2019 à juin 2020, NDLR).

Trois documents sont sur la table des discussions à Tunis. Ils concernent les objectifs prioritaires pour le pays – le désarmement des milices, la lutte contre la corruption, le développement économique, etc. –, l’unification des institutions et les modalités d’accès à ces institutions. Des pistes de conciliation sont esquissées pour favoriser le resserrement des liens entre Est et Ouest. Le conseil supérieur des tribus propose que Aguila Saleh, l’actuel président du parlement de Tobrouk à l’Est, succède à Fayez Al Sarraj à la tête du conseil présidentiel. Le poste de chef de gouvernement reviendrait alors à une personnalité de l’Ouest ayant de bonnes relations avec l’Est. Plusieurs noms circulent.

Pour sortir de l’opposition entre les villes de Tripoli et de Benghazi, Syrte, qui se situe à mi-chemin, deviendrait la capitale politique abritant le conseil présidentiel et le gouvernement, de manière provisoire, jusqu’aux futures élections, ou définitive. La localisation d’autres institutions, comme la Banque centrale ou la compagnie nationale du pétrole, est aussi en discussion. Ces pistes concrètes permettent d’être raisonnablement optimiste sur l’évolution des pourparlers. »

                                                                              


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