L'émissaire par intérim de l'Onu en Libye, Stephanie Williams, s'est dite dimanche «optimiste» pour les pourparlers libyens qui débuteront lundi à Tunis dans le but d'arriver à une feuille de route pour des élections dans le pays en proie au chaos.
La Libye est actuellement déchirée entre deux autorités rivales: le Gouvernement d'union nationale (GNA) dans l'Ouest, basé à Tripoli et reconnu par l'Onu, et un pouvoir incarné par Khalifa Haftar, homme fort de l'Est soutenu par une partie du Parlement élu et son président, Aguila Saleh. Les pourparlers réuniront à Tunis, capitale de la Tunisie voisine, 75 participants libyens représentant des forces rivales: des membres du Parlement de Tobrouk (est) et du Haut Conseil d'État (ouest), ainsi que des participants sélectionnés par l'ONU, pour tenter de sortir de la crise politique en Libye.
Ce dialogue fait suite à des mois de calme relatif dans ce pays qui a sombré dans le chaos après la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011. Le mois dernier, les deux principales parties au conflit ont signé un accord de cessez-le-feu historique, ouvrant la voie à une reprise de la production pétrolière, économiquement vitale, et à des progrès dans les négociations politiques.
«Les élections, objectif ultime»
Cette réunion est «une opportunité unique» après des années de chaos et d'instabilité, a affirmé dimanche Stephanie Williams lors d'une conférence de presse à Tunis. «Cela ne peut pas continuer», a-t-elle ajouté, exhortant les participants «à venir avec un esprit de compromis pour être prêts à faire des concessions pour le bien de la Libye». «Les élections doivent être l'objectif ultime ici. Nous avons besoin d'une feuille de route claire vers les élections», qui sont la solution pour imposer la «légitimité des différentes institutions.»
Interrompu à maintes reprises depuis les accords de Skhirat (Maroc) en décembre 2015, le processus politique libyen a été mis à mal par l'offensive militaire du maréchal Haftar qui a tenté, sans succès d'avril 2019 à juin 2020, de prendre le contrôle de Tripoli. Encouragés par l'Onu, les deux camps rivaux sont retournés en septembre à la table des négociations avec des réunions thématiques: institutionnelle au Maroc, militaire en Égypte et politique en Suisse.