La répression: Erdogan recrute les diplomates pour espionner ses opposants
La mission des diplomates turcs sous le règne d’Erdogan, et en particulier après le prétendu coup d’Etat de juillet 2016, est devenue de collecter des informations sur les activités des opposants en précisant leurs organisations.
L’un des derniers crimes d’Erdogan dans ce domaine a été confirmé par des documents judiciaires qui montrent que les missions diplomatiques turques en Autriche ont été impliquées dans une campagne de collectes d’informations sur les activités des opposants au régime. C’est ainsi que le ministère des Affaires étrangères a été informé des noms des enseignants turcs, des représentants des associations locales et des hommes d’affaires qui vivent en Autriche, avant que le procureur général turc ne les accuse de terrorisme, et n’ouvre une enquête sur 13 ressortissants turcs d’Autriche accusés d’appartenir au groupe du Service dirigé par Fethallah Gulen.
Ce qui est étrange, c’est que le ministre des Affaires étrangères a déjà confirmé en février dernier suite à la
Conférence de Munich sur la sécurité l’existence des activités d’espionnage des missions diplomatiques turques à l’étranger, affirmant : « Les diplomates turcs en poste dans les ambassades et consulats ont reçu des instructions officielles du gouvernement pour de telles activités à l’étranger, et la collecte d’informations de renseignements est un devoir des diplomates ».
Notons que l’immunité et les privilèges des diplomates sont soumis aux accords internationaux, et qu’ils doivent respecter les lois de l’Etat d’accueil et ne pas intervenir dans ses affaires internes, et que leurs activités de collecte d’informations et de renseignements les exposent à des poursuites judiciaires internationales ou locales, selon l’article 43 de l’Accord de Vienne relatif aux affaires consulaires.