Publié par CEMO Centre - Paris
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Le président tchétchène alimente la haine de la France

dimanche 08/novembre/2020 - 07:28
La Reference
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« Le président français devient désormais un terroriste. Soutenant les provocations, il appelle secrètement les Musulmans à commettre des crimes. Vous forcez les gens au terrorisme, poussez les gens vers lui, vous ne leur laissez pas le choix et vous créez les conditions pour nourrir les idées extrémistes dans l’esprit des jeunes ». C’est Ramzan Kadyrov, le président de la république russe de Tchétchénie, qui stigmatise en ces termes Emmanuel Macron, le 27 octobre, en réaction à l’hommage national à Samuel Paty. Une telle diatribe s’inscrit dans le cadre d’une campagne anti-française qui a atteint récemment des sommets de virulence.

L’HOMME DE POUTINE EN TCHETCHENIE

Kadyrov doit tout à Vladimir Poutine qui avait déjà placé en 2003 son père, le mufti Akhmat Kadyrov, un indépendantiste repenti, à la tête de la république russe de Tchétchénie. La mort, en 2004, de cet allié de Moscou, dans un attentat de la guérilla tchétchène, fait du jeune Ramzan Kadyrov son successeur désigné par le Kremlin. Elu à 30 ans en 2007 président par un parlement à sa botte, il impose depuis au million et demi de Tchétchènes la terreur de ses kadyrovski, les commandos de sa police politique, dont il épouse volontiers le look martial. La mise en coupe réglée de sa république lui permet de mener grand train et de régaler la jet-set internationale à Grozny (en 2012, il y offre ainsi à Gérard Depardieu un luxueux appartement). La répression de toute critique de Poutine s’accompagne d’une rigoureuse campagne « d’ordre moral », avec légitimation des traditions patriarcales (notamment les « crimes d’honneur » contre les femmes) et persécution des homosexuels.

Cet alliage d’absolutisme et d’obscurantisme conduit Kadyrov à s’acharner sur « Charlie-Hebdo ». L’attentat du 7 janvier 2015, où 12 personnes sont tuées au siège parisien de l’hebdomadaire, loin d’apaiser la hargne du leader tchétchène, le pousse à une nouvelle escalade. Douze jours plus tard, une marée humaine envahit le centre-ville de Grozny pour protester contre la poursuite de la publication de « Charlie Hebdo » et de ses caricatures par les survivants de la rédaction. Les kadyrovski ont multiplié les pressions sur la population pour que la manifestation soit la plus fournie. Kadyrov fustige devant la foule « ceux qui insultent la religion musulmane », avant de lancer cette terrible allégation complotiste: « L’incident pourrait avoir été organisé par les autorités et les services secrets des pays occidentaux souhaitant provoquer une nouvelle vague d’embrigadement pour l’Etat islamique ». Une telle veine conspirationniste continue d’inspirer Kadyrov quand, le 27 octobre 2020, il qualifie Macron de « chef de file du terrorisme ».


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