Covid-19 : « Il est trop tôt pour juger de l’effet du reconfinement » en France, dit Olivier Véran
C’est un nouveau pic franchi
dans l’épidémie de Covid-19. Selon le dernier bilan diffusé samedi
7 novembre par la direction générale de la santé (DSG), 40 169
personnes sont mortes en France des suites de la maladie depuis le début de
l’épidémie, en mars. D’après ces données, 306 décès supplémentaires ont été recensés
dans les hôpitaux ces dernières vingt-quatre heures.
Le décompte quotidien des cas
positifs n’était en revanche pas disponible, alors que plus de 60 000
contaminations avaient été enregistrées vendredi, traduisant une accélération
brutale de l’épidémie. Ces données sont incomplètes depuis plusieurs jours en
raison d’un embouteillage informatique qui gêne la remontée des résultats de
tests. Des chiffres corrigés seront communiqués lundi, a précisé samedi Santé
publique France sur son site.
« 60 000 [cas] positifs par jour, c’est un
niveau catastrophique, c’est énorme », a insisté Karine Lacombe, chef
du service des maladies infectieuses de l’hôpital Saint-Antoine, samedi matin
sur France Inter. Dès jeudi, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon,
avait jugé impératif de « freiner la propagation du virus vite et
fort ».
Pas d’effet du reconfinement avant une
semaine
Les premières mesures
prises « ont permis d’avoir une forme de ralentissement de la progression
de l’épidémie, mais il est trop tôt pour juger de l’effet du
reconfinement », a
estimé dimanche Olivier Véran, en répondant aux questions de France Inter, de
France Télévisions et du Monde. Il a donné rendez-vous en fin de semaine prochaine ou début de semaine
suivante pour « faire le bilan » et annoncer, au
besoin, des « mesures complémentaires ».
En attendant cette « revoyure » du
dispositif à la mi-novembre, le
gouvernement a de nouveau écarté dimanche un confinement ciblé pour les
personnes âgées, son
porte-parole, Gabriel Attal, soulignant notamment que cette mesure serait « éthiquement
compliquée ». « Aujourd’hui, ce n’est clairement pas le
scénario que nous envisageons » et « ce n’est pas
notre projet », a abondé Olivier Véran. Mais il a cependant refusé
d’écarter « définitivement » pour l’avenir une telle
hypothèse.
Face aux demandes insistantes
dans la communauté médicale de fermeture des lycées et des collèges, et à la
colère dans les établissements scolaires face à un protocole sanitaire jugé
insuffisant, le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a
cependant encouragé les cours à distance pour les lycéens, tout en conservant
un minimum de 50 % en classe.
A
Paris, pour limiter les concentrations de personnes, la livraison et la vente à emporter par les
restaurants et bars, ainsi que la vente et la consommation d’alcool sur la voie
publique sont également interdites depuis vendredi entre 22 heures et
6 heures du matin.
Le Conseil d’Etat a, par
ailleurs, maintenu samedi l’interdiction, durant le confinement, des cérémonies
religieuses avec un large public, telles que la messe dominicale. Le décret de
reconfinement pris par le gouvernement le 29 octobre prévoit que les lieux de
culte puissent rester ouverts mais que « tout rassemblement (…) en
leur sein est interdit à l’exception des cérémonies funéraires dans la limite
de 30 personnes ». Le Conseil d’Etat, qui avait été saisi par des
associations, fidèles et membres du clergé catholiques, invite cependant à
une « clarification sur les mariages » et « les
justificatifs de déplacement ».