Publié par CEMO Centre - Paris
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La Turquie cherche à assurer la formation des gardes-côtes libyens

samedi 07/novembre/2020 - 01:01
La Reference
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La Turquie a peut-être trouvé un nouveau moyen d’embarrasser l’Union européenne et, en même temps, de jouer un rôle accru dans ce voisinage proche où, de la Syrie à Chypre et à la Libye, elle ambitionne d’imprimer sa marque. Dernier épisode en date : la tentative turque de prise de contrôle de la formation et de l’entraînement des gardes-côtes libyens, censés empêcher les flux de migrants vers l’Europe.

Cette formation était jusqu’ici un élément essentiel de la politique migratoire définie par l’Union européenne en 2016, à côté de l’accord signé avec Ankara pour la prise en charge de migrants et de réfugiés – avec, à la clé, la promesse de 6 milliards d’euros à des organisations humanitaires. Depuis une semaine, des messages émanant du ministère turc de la défense affirment qu’une formation est désormais dispensée aux soldats de la marine libyenne. Elle résulterait d’un accord conclu entre Ankara et le gouvernement d’accord national (GAN) de Faïez Sarraj, appuyé par le régime turc.

La nouvelle reste sujette à caution – seules quelques images des débuts de l’opération ont été diffusées –, et elle n’est pas confirmée officiellement à Bruxelles, où l’embarras est toutefois évident. La formation européenne a d’abord été menée par l’opération militaire « Sophia » – ou Eunavfor Med – qui, de mai 2015 à mars 2020, visait à refouler les migrants tentant de gagner le sol européen. L’opération « Irini » lui a succédé, avec la mission principale de faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye, mais aussi de combattre les réseaux de trafic de migrants.

Un nouveau levier pour Erdogan

Lancée à grand-peine, avec des moyens très limités, Irini devait aussi reprendre la formation des gardes-côtes libyens. A condition, toutefois, d’obtenir l’accord du gouvernement de Tripoli. Celui-ci a renâclé, invoquant, selon la Commission de Bruxelles, « des questions logistiques et opérationnelles ».


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