Publié par CEMO Centre - Paris
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Référendum en Algérie: une nouvelle Constitution pour enterrer le "Hirak"

dimanche 01/novembre/2020 - 10:38
La Reference
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Les Algériens se prononcent dimanche sur une révision constitutionnelle censée fonder une "Algérie nouvelle" et tourner la page du soulèvement populaire du "Hirak", à l'occasion d'un référendum qui se tient en l'absence de son initiateur, le président Abdelmadjid Tebboune, hospitalisé à l'étranger.

Les 61.000 bureaux de vote doivent fermer à 19H00 (18H00 GMT).

La victoire du "oui" ne fait guère de doute tant la campagne électorale, qui a laissé la population largement indifférente, a été à sens unique.

Les opposants n'ont pas été autorisés à tenir de meetings publics. Les partisans du "Hirak", mouvement antirégime inédit et pacifique, ont prôné le boycott tandis que les islamistes ont appelé à voter "non".

Le seul enjeu est le taux de participation, qui semble d'ores et déjà très faible. Il atteignait 13,03% à 14 heures, a indiqué Mohamed Charfi, président de l'Autorité nationale indépendante des élections (ANIE).

Lors de l'élection présidentielle de décembre 2019, il s'est établi à 39,93 %, soit le taux le plus faible de toutes les élections présidentielles pluralistes de l'histoire de l'Algérie, faisant de M. Tebboune un président mal élu et donc en quête de légitimité.

A Alger, où l'on vote généralement à la mi-journée, les électeurs se sont fait rares, selon des journalistes de l'AFP.

"Aujourd'hui j'ai voté, j'ai voté pour l'Algérie nouvelle, j'ai voté pour que les pratiques anciennes soient révolues à jamais", a déclaré à l'AFP Mahrez Lamari.

En raison de la pandémie, l'accès dans les bureaux est limité à deux ou trois personnes à la fois et il est obligatoire de porter un masque.


- Tebboune absent - 

"Le peuple algérien sera, une fois encore, au rendez-vous avec l'histoire pour opérer le changement escompté, dimanche 1er novembre, en vue d'instituer une nouvelle ère à même de réaliser les aspirations de notre peuple à un Etat fort, moderne et démocratique", a assuré M. Tebboune dans un message relayé samedi soir par l'agence officielle APS.

La date du référendum n'a pas été choisie par hasard: le 1er novembre marque l'anniversaire du début de la Guerre d'indépendance contre la puissance coloniale française (1954-1962).

M. Tebboune, 74 ans, a été transféré mercredi en Allemagne pour des "examens médicaux approfondis" après l'annonce de cas suspects de coronavirus dans son entourage. Son état est "stable et non préoccupant", selon la présidence.

Son épouse a voté pour lui par procuration dans une école d'Alger.

Les réseaux sociaux ont fait état d'incidents --marches nocturnes, urnes et bulletins détruits-- en Kabylie. De nombreux bureaux de vote n'ont pas ouvert dans cette région traditionnellement frondeuse, selon des médias locaux.


- "Changement de façade" - 

M. Tebboune a fait de la révision de la Constitution, la énième depuis l'accession à l'indépendance en 1962, son projet phare et a tendu la main aux manifestants du "Hirak populaire authentique béni".

Mais les "hirakistes" ont rejeté "sur le fond et la forme" une initiative perçue comme un "changement de façade", incitant au boycott du référendum.

Ils réclament depuis février 2019 un profond changement du "système" en place depuis l'indépendance. En vain jusqu'à présent, même si le mouvement a poussé Abdelaziz Bouteflika à la démission en avril 2019 après vingt ans de règne.

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