Les Ivoiriens aux urnes dans un contexte de fortes tensions
Les bureaux de vote ont ouvert samedi en Côte d'Ivoire où le président sortant Alassane Ouattara sollicite un troisième mandat en dépit d'une controverse constitutionnelle qui a incité certains opposants à appeler au boycott du scrutin.
Les rues d'Abidjan, la capitale économique du pays, étaient calmes dans la matinée, offrant un contraste avec l'agitation parfois violente qui s'est emparée de la ville ces dernières semaines.
Alassane Ouattara a voté à Cocody, dans le nord d'Abidjan, en compagnie de son épouse et a appelé l'ensemble du corps électoral à en faire autant.
"En dehors de quelques lieux isolés, une douzaine environ, le scrutin se déroule bien", a-t-il déclaré à la prese.
Plusieurs journalistes de Reuters ont constaté que les opérations de vote se déroulaient sans accroc à Abidjan même si des incidents ont été signalés dans le quartier du Blokosso où une vingtaine de jeunes gens ont bloqué l'entrée d'un bureau de vote avant d'être chassés par la police.
Les électeurs ivoiriens se retrouvent confrontés à un choix familier. Après avoir d'abord déclaré en mars qu'il ne briguerait pas un troisième mandat, le président sortant Alassane Ouattara a finalement décidé de se représenter après la mort soudaine de son successeur désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly, en juillet dernier.
Le chef de l'Etat estime que la nouvelle Constitution adoptée en 2016 l'autorise à se porter candidat pour un troisième mandat, ce que ses opposants contestent, selon Reuters.
Sa décision a déclenché de violentes actions de protestation qui ont fait une trentaine de morts entre partisans de camps opposés.
Les deux principaux adversaires du président sortant sont l'ancien président Henri Konan Bédié, chef de l'Etat de 1993 à 1999 avant d'être renversé par un coup d'Etat, et l'ancien Premier ministre Pascal Affi N'Guessan, chef du gouvernement sous la présidence de Laurent Gbagbo.