La France sous le choc au lendemain de l'attentat jihadiste de Nice
Le président Emmanuel Macron réunit vendredi un conseil de défense au lendemain
de l'attentat jihadiste contre une église de Nice qui a fait trois morts,
laissant le pays sous le choc au premier jour du reconfinement décrété pour
faire face à l'épidémie de Covid-19.
Un homme de 47 ans, soupçonné d'avoir été en
contact avec l'assaillant tunisien qui a perpétré cette attaque qualifiée de
"terroriste islamiste" par le chef de l'Etat, a été interpellé et
placé en garde à vue jeudi soir, a-t-on appris de source judiciaire, confirmant
une information du quotidien Nice-Matin.
Neutralisé par les policiers après avoir attaqué au
couteau et tué un homme et deux femmes dans la basilique Notre-Dame de
l'Assomption jeudi matin, le meurtrier présumé, âgé de 21 ans, très
récemment arrivé en France par
l'Italie, est actuellement hospitalisé. Son pronostic vital est engagé, selon
le procureur antiterroriste Jean-François Ricard.
Ses victimes, une fidèle sexagénaire, une quadragénaire
de nationalité brésilienne et le sacristain de la basilique, âgé
de 55 ans, ont été pour deux d'entre elles égorgées.
Après l'attaque, l'assaillant s'était avancé vers les
forces de l'ordre "de manière menaçante en criant Allah Akbar (+Dieu est
le plus grand+ en arabe), les contraignant à tirer", selon le procureur.
Près de l'auteur présumé, les enquêteurs ont trouvé un
coran deux téléphones et l'arme du crime, "un couteau de 30 cm
avec une lame de 17 cm", a détaillé M. Ricard.
Vendredi matin, des fleurs et quelques bougies étaient
visibles devant la basilique de l'Assomption en mémoire des victimes, a
constaté un journaliste de l'AFP. Mais les portes de l'église restaient fermées
dans une ville déjà meurtrie par un attentat jihadiste qui avait 86 morts
en 2016 sur la célèbre Promenade des Anglais.
Jeudi soir, quelques heures seulement après le drame, les
joueurs de l'OGC Nice ont rendu hommage aux victimes en observant un long
silence avant le début de leur rencontre avec l'équipe israélienne de l'Hapoel
Beer-Sheva.
Cible de deux attaques jihadistes sur son sol en moins de
deux semaines, La France réunit vendredi un conseil de défense. Mi-octobre un
professeur de collège de la région parisienne, Samuel Paty, avait été décapité
par un islamiste d'origine russe tchétchène lui reprochant d'avoir montré des
caricatures du prophète Mahomet à ses élèves.
M. Macron avait promis que la France ne renoncerait pas à
ces dessins. Ses déclarations ont provoqué une crise avec le monde musulman, où
se multiplient manifestations de protestation et appels au boycott des produits
français.