Les Français vivent de plus en plus dans les zones urbaines ; les périphéries attirent davantage
Les
Français sont de plus en plus nombreux à vivre dans une zone urbaine, ou à
dépendre de l’attractivité d’une ville, selon l’Insee, qui vient de publier
deux enquêtes sur le sujet. Celles-ci varient dans leur approche. Les champs
d’étude et les critères retenus ne sont pas les mêmes. Mais leurs conclusions
parlent d’une même réalité : l’urbanisation de la France se poursuit. Avec
ce phénomène notable : les communes de périphérie attirent aujourd’hui de
plus en plus, si ce n’est davantage que les villes-centres.
Prenons le premier critère, celui de l’unité urbaine. Les
statisticiens de l’Insee la définissent comme un ensemble de plusieurs communes
partageant une zone de bâti continu et comptant au moins 2 000 habitants. En dix ans,
entre 2007 et 2017, 2,8 millions de personnes supplémentaires ont été
recensées dans l’une des 2 467 unités urbaines du territoire. L’ensemble de ces zones rassemblent aujourd’hui 52,9 millions
d’habitants. Ils étaient 50,1 millions en 2007. Aujourd’hui, cela
représente huit Français sur dix. Et cinq Français sur dix si l’on prend les
seules unités urbaines de plus de 100 000 habitants.
La France a terminé sa transition urbaine
La seconde étude réalisée par l’Institut national de la
statistique concerne les aires
d’attraction d’une ville. Autrement dit, il
s’agit de mesurer l’influence qu’exerce une ville sur les communes
environnantes. Une aire est composée d’un pôle, défini à partir de critères de
population et d’emploi, et d’une couronne, constituée des communes dont au
moins 15 % des actifs travaillent dans le pôle. Eh bien, en 2020,
plus de neuf Français sur dix, soit 93 % de la population française,
vivent dans l’une des 699 aires d’attraction d’une ville. Plus de la moitié des
habitants (51 %) se trouve dans les pôles, et 43 % dans les
couronnes. « Avec
13 millions d’habitants, l’aire d’attraction de Paris concentre, à elle
seule, près d’un habitant sur cinq », constatent Marie Pierre
Bellefon, la responsable du pôle analyse territoriale de l’Insee, et ses
coauteurs, dans leurs travaux.