Sur le terrain des intérêts, la Turquie et le Pakistan créent une alliance visant à exploiter l’islam

Les relations entre la Turquie et le Pakistan ont connu des évolutions stratégiques ces temps derniers, Ankara considérant Islamabad et ses voisins comme des alliés pour son projet politique à vernis religieux.

De son côté, le Pakistan œuvre à renforcer cette alliance avec Ankara, Téhéran, Doha et la Malaisie, pour promouvoir l’islam politique. Ainsi, le 6 août dernier, le ministre pakistanais des Affaires étrangères a fait un discours hostile à Riyad, en menaçant de se retirer de l’Organisation de la coopération islamique.

Cela semble être un indice clair du renforcement de la Ligue que ces pays ont commencé à fonder l’année dernière, lorsque la Malaisie a accueilli un congrès sur les musulmans comprenant son gouvernement, et ceux de Turquie, du Qatar, d’Iran et d’Indonésie.

Et bien que le Pakistan ait été invité au Sommet de Kuala Lumpur qui s’est tenu le 19 décembre 2019, il s’est excusé peu de temps avant, ce qui signifie qu’il

a sérieusement l’intention de se rallier à l’alliance turco-iranienne.

Cette alliance nouvelle est compréhensible dans le cadre de la tentative turco-iranienne de sortir de leur isolement international qui leur est imposé à cause de leurs comportements agressifs contre certains peuples.

Islamabad considère d’autre part que l’Organisation de la coopération islamique n’a pas soutenu suffisamment la question du Cachemire, et souhaite qu’Ankara soutienne ce dossier. Et Erdogan prétendant être le protecteur des musulmans dans le monde, il exploite lui aussi le problème du Cachemire en prétendant en diverses occasions soutenir un Cachemire pakistanais.

Commentant ce rapprochement, une étude du site Jastor sur les relations entre la Turquie et les pays d’Asie à majorité musulmane indique que la nostalgie ottomane d’Erdogan ainsi que l’importance des groupes terroristes dans les pays de la région rend plus facile la propagande

religieuse, ainsi que la coopération avec le président turc au niveau des peuples de ces pays.