Publié par CEMO Centre - Paris
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Financement libyen : « Où sont les preuves ? », a demandé Nicolas Sarkozy aux juges d’instruction

dimanche 25/octobre/2020 - 08:55
La Reference
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Quatre longues journées d’audition devant les juges d’instruction n’auront pas suffi à l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, pour les convaincre que la Libye de Mouammar Khadafi n’a pas financé sa campagne présidentielle de 2007.

A l’issue de ce face-à-face tendu, les magistrats instructeurs l’informaient, le 12 octobre en fin de journée, qu’il était mis en examen pour « association de malfaiteurs », plus de deux ans et demi après avoir été mis en examen dans ce même dossier pour « corruption passive », « recel de détournement de fonds publics » et « financement illégal de campagne ».

Au cours de son audition, révélée par Le Parisien et dont Le Monde a pris connaissance, Nicolas Sarkozy s’est démené pour tenter de démonter point par point les éléments mis au jour au cours de l’enquête, démarrée il y a plus de sept ans.

Il a une fois encore insisté sur le fait que, malgré les nombreuses promesses de ses contempteurs libyens, aucun document n’était venu à ce jour établir un lien direct entre l’argent de Tripoli et sa campagne présidentielle. « La guerre en Libye dure sept mois (…). Pourquoi, durant cette période, cette bande ne sort pas les papiers sur moi ? (…) Voilà des gens qui ont intérêt à me détruire, a déclaré l’ancien président. Vous me demandez de me justifier, de prouver mon innocence. Comment puis-je prouver quelque chose que je n’ai pas fait ? »

Takieddine, « un fou », un « voleur » et un « menteur »

Il a redit le peu de crédit qu’il conviendrait d’accorder à ses accusateurs, au premier rang desquels figure l’intermédiaire franco-libanais Ziad Takieddine.

Ce dernier a assuré avoir remis des valises de billets à Claude Guéant – directeur de cabinet de Nicolas Sarkozy au ministère de l’intérieur, puis directeur de sa campagne présidentielle, avant de devenir son tout-puissant secrétaire général à l’Elysée –, à deux reprises, puis à Nicolas Sarkozy en personne entre la fin de l’année 2006 et le début de l’année 2007, pour un total de 5 millions d’euros. Des propos qui lui valent aujourd’hui d’être mis en examen pour « complicité de corruption et de trafic d’influence commis par des personnes exerçant une fonction publique » et « complicité de détournement de fonds publics libyens ». « Un fou », un « voleur » et un « menteur », selon Nicolas Sarkozy.

Selon lui, Ziad Takieddine faisait croire à ses amphitryons que l’argent libyen qu’il empochait était destiné au financement de sa campagne dans le seul but de les tromper et de garder les millions pour lui. « Il dit qu’il me connaît, il prend l’argent et dit que c’est pour moi », a résumé Nicolas Sarkozy. L’ancien chef de l’Etat a par ailleurs apporté aux magistrats un article de presse, « une preuve irréfutable », indiquant qu’il était en déplacement en province le jour où Ziad Takieddine assure qu’il lui a remis de l’argent à Paris. « Par moments, j’ai l’impression qu’il faille que je fasse quatre saltos arrière pour démontrer la vérité », a-t-il dit dans une métaphore gymnique.

 


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