La progression de Daech au Mali: la faiblesse de l’Etat fait revivre le marché du terrorisme
Le porte-parole de Daech Abou Hamza al-Qorchi a diffusé le 18 octobre un discours dans lequel il parle de la situation des branches et des organisations qui en dépendent, mentionnant tantôt leurs victoires, tantôt de façon implicite leurs échecs. Il a insisté sur la détermination des membres de Daech au Mali, au Niger, au Burkina Faso, au Nigeria, au Mozambique et au Congo démocratique, à poursuivre le combat contre les forces de l’incroyance, mentionnant en particulier la France.
Notons que la présence de Daech au Mali remonte à mai 2015, lorsque le dirigeant du mouvement al-Tawhid wal-Djihad Aboul Walid
al-Sahraoui proclama son allégeance au chef de Daech Abou Bakr al-Baghdadi.
Daech considère les forces françaises comme le principal ennemi, et leur a déclaré la guerre au Mali le 11 janvier 2017.
Notons que Daech a commencé en 2019 à viser les civils appartenant aux tribus alliées aux forces françaises stationnées au Mali, et ses opérations visent à déconcerter ces dernières.
Un rapport du Foreign Policy du 15 septembre dernier affirme que le Mali est dominé par le soufisme et le refus du terrorisme. Mais divers facteurs expliquent le fait que Daech ait réussi à progresser dans ce pays, dont la faiblesse de l’Etat, la mauvaise gestion politique et économique et une corruption endémique.
Il faut citer aussi citer les rivalités entre les tribus des Touaregs et des Azwads pour le pouvoir.
Selon le rapport, le nombre de jeunes appartenant à Daech oscille entre 7000 et 43000 et près de la moitié possèdent des capacités militaires élevées. Par ailleurs les réseaux de recrutement sont actifs sont actifs dans les villes des pays de la région, et des intermédiaires de recrutement travaillent dans près de 4000 écoles et instituts coraniques, ainsi que dans des institutions religieuses de nature caritative et prédicative.