Financement libyen : « Où sont les preuves ? », a demandé Nicolas Sarkozy aux juges d’instruction
Quatre longues journées d’audition devant
les juges d’instruction n’auront pas suffi à l’ancien président de la
République, Nicolas Sarkozy, pour convaincre que la Libye de Mouammar Khadafi
n’a pas financé sa campagne présidentielle de 2007.
A l’issue de ce face-à-face tendu, les
magistrats instructeurs l’informaient, le 16 octobre en fin de journée,
qu’il était mis en examen pour « association de
malfaiteurs », plus de deux ans et demi après avoir été mis en
examen dans ce même dossier pour « corruption passive »,
« recel de détournement de fonds publics » et « financement
illégal de campagne ».
Au cours de son audition, révélée par Le
Parisien et dont Le Monde a pris connaissance,
Nicolas Sarkozy s’est démené pour tenter de démonter point par point les
éléments mis au jour au cours de l’enquête, démarrée il y a plus de sept
ans.
Il a une fois encore insisté sur le fait
que, malgré les nombreuses promesses de ses contempteurs libyens, aucun
document n’était venu à ce jour établir un lien direct entre l’argent de
Tripoli et sa campagne présidentielle. « La guerre en Libye dure
sept mois (…). Pourquoi, durant cette période, cette bande ne
sort pas les papiers sur moi ? (…) Voilà des gens qui ont
intérêt à me détruire, a déclaré l’ancien président. Vous me
demandez de me justifier, de prouver mon innocence. Comment puis-je prouver
quelque chose que je n’ai pas fait ? »