En Libye, un cessez-le-feu en attendant un hypothétique accord politique
Le pas est modeste, mais desserre l’étau autour d’une Libye plongée dans l’instabilité depuis près d’une décennie. Un accord de cessez-le-feu « complet et permanent » a été signé, vendredi 23 octobre, à Genève, entre délégations militaires rivales issues du gouvernement d’accord national (GAN), siégeant à Tripoli (Ouest), et de l’Armée nationale libyenne (ANL), basée en Cyrénaïque (Est).
Arraché sous les auspices des Nations unies, l’accord entérine un arrêt des combats, observé de fait depuis juin − tournant qui avait vu la débâcle de l’ANL du maréchal Khalifa Haftar aux portes de Tripoli et son repli sur son fief traditionnel de la Cyrénaïque. « Il n’y avait plus de feu à cesser depuis juin, cela ne mange donc pas de pain d’annoncer un cessez-le-feu », relativise Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye à l’Institut des relations internationales de Clingendael (Pays-Bas).
L’accord n’en crée pas moins les conditions pour la reprise de pourparlers politiques visant à un règlement institutionnel de la crise libyenne. « Le vrai test, ce sera l’étape suivante d’un gouvernement d’unité nationale que cherche à inspirer les Nations unies », ajoute M. Harchaoui.
« Renationalisation du conflit »
Selon le document paraphé vendredi, à Genève, par la « commission militaire conjointe », un forum de discussion, composé de dix officiers représentants à parts égales le GAN et l’ANL, l’accord de cessez-le-feu est à « effet immédiat ». Il stipule que, « dans les trois mois », les « unités militaires » et les « groupes armés » devront déserter les lignes de front, et les « mercenaires » et « combattants étrangers » devront « quitter le territoire libyen ».